A Buenos Aires, deux fois par mois, des milliers de vélos prennent possession du centre-ville, pour une balade sur les grands axes. Une manifestation festive, pour revendiquer un meilleur partage de l'espace public, encore sous l’emprise de l'automobile.
Il n'y a pas de leader, pas d'organisateur. Chacun est libre de venir pédaler avec son vélo.
L'invitation de la Masa Crítica, à s'approprier les rues de Buenos Aires, réunit chaque mois des milliers de cyclistes. Ils se rassemblent au pied de l'obélisque, en fin d'après-midi ou à l’occasion de la pleine lune, avant d'entamer une paisible promenade à vélo au cœur de la capitale argentine.
Aucun parcours n'est fixé à l'avance. La foule de cyclistes progresse au hasard des rues, bloquant sur son passage le flux des automobiles, qui devront attendre que la masse compacte de deux-roues ait disparu avant de pouvoir continuer leur route.
Une manifestation pour de meilleures conditions
C'est en Californie, en 1992, que la première critical mass a fait son apparition, à la faveur d'une manifestation revendiquant de meilleures conditions de circulation pour les cyclistes. À Buenos Aires, l'initiative a lieu depuis 2005, avec deux événements mensuels.
Un rendez-vous est fixé le premier dimanche de chaque mois à 16 heures. Le deuxième parcours, nocturne, a lieu tous les soirs de pleine lune à 21 heures.
Une ballade festive
Parmi les participants, nombreux sont ceux qui viennent avant tout pour passer un bon moment. A l'image d’Eduardo Vallejo, retraité de 70 ans, qui décrit « un merveilleux sentiment de respect et de liberté, tout au long du parcours ».
Ouverte aux skateurs, aux patineurs et à tous les véhicules écologiques, la manifestation prend des airs de fête au son des klaxons des vélos, des cris des participants et des équipements musicaux embarqués sur les deux-roues.
C'est l'envie d'affirmer leurs droits qui pousse ces fans de la bicyclette à envahir les rues de leur ville: vélos renversés, chauffeurs de bus irrespectueux ou pistes cyclables occupées par les voitures sont autant de motifs de colère. Ils aimeraient que leur mode de transport soit enfin valorisé.