Certains États américains ont introduit dans leurs programmes de sciences de la vie et de la terre des cours portant sur les changements climatiques. Un sujet qui suscite la controverse chez les enseignants.
Les cours de sciences rattrapés par les climato-sceptiques
Certains États américains ont introduit dans leurs programmes de sciences de la vie et de la terre des cours portant sur les changements climatiques. Un sujet qui suscite la controverse chez les enseignants.
Acte 1 : la théorie de l’évolution
L'enseignement des cours de sciences aux Etats-Unis fait écho à la bataille sur l'évolution. Certains scientifiques et enseignants nient le changement climatique et l’influence de l’homme sur le climat. Bien que les preuves scientifiques montrent que la surconsommation des combustibles fossiles a accéléré le réchauffement de la planète, la question est devenue tellement politisée que le scepticisme s'est infiltré dans les salles de classe.
Le Texas et la Louisiane ont introduit des normes d'éducation qui présentent le changement climatique et l’évolution comme des questions prêtant à controverses. Le Dakota du Sud et l'Utah ont adopté des lois pour nier le changement climatique. Les états du Tennessee et l'Oklahoma ont légiféré pour autoriser professeurs et élèves à contester les changements climatiques en classe sans crainte d’être sanctionnés.
En mai 2011, une commission scolaire de Los Alamitos, en Californie, a adopté une mesure (annulée par la suite) identifiant les sciences de l’environnement comme un sujet controversé, nécessitant une surveillance particulière de l'enseignement. Frank Niepold, coordonnateur de l'éducation climatique pour la National Oceanic and Atmospheric Administration, déclare :
Chaque fois que nous avons une réunion de 100 enseignants, si vous demandez qui souhaite repousser l’enseignement sur le changement climatique, 50 mains se lèveront.
Le National Center for Science Education, un groupe de vigilance d’Oakland analysant l'évolution de l’enseignement, prévoit de surveiller les méthodes éducatives des sciences de l’environnement et d'évaluer les origines de cette résistance.
Acte 2 : les changements climatiques
Des études montrent que, souvent, les enseignants ont mis de côté la théorie de l’évolution dans leurs cours par crainte d'un retour de bâton. Eugénie Scott, directrice exécutive de la NCSE, est inquiète que cela se reproduise avec l’enseignement sur l’environnement:
La question est auto-censurée et intimidante.
Les climato-sceptiques, comme James Taylor, répondent que les réactions négatives des écoles et du gouvernement reflètent la frustration des citoyens à qui l’on ne transmet qu’«un seul côté du débat du réchauffement climatique». Il ajoute:
Il n'est pas surprenant que les gouvernements d’états interviennent pour s'assurer que l'argent des contribuables n'est pas dépensé d'une manière partiale. Il ne faut pas transformer un débat scientifique de la plus haute importance en une propagande sur des élèves influençables.
Acte 3 : sensibiliser aux changements climatiques
La sensibilisation au changement climatique est introduite dans les classes de sciences de la vie et de la terre (SVT) au collège et dans celui des sciences de l’environnement, un cours optionnel proposé dans les lycées qui gagne en popularité. Dans un sondage réalisé en 2007 par le Cooperative Institute for Research in Environmental Sciences, les professeurs de SVT déclarent que leur plus grand défi a été d’introduire cet enseignement dans leur programme.En 2011, leur plus grande préoccupation touche à la controverse autour du sujet.
Ce sont les états du Sud et les régions où "les moyens de subsistance ont été construits grâce aux industries extractives" des combustibles fossiles qui sont les plus résistantes aux recherches sur le changement climatique. Les attaques sur la théorie de l’évolution proviennent surtout de chrétiens conservateurs qui croient en une lecture littérale de l'histoire de la création biblique.
De nouvelles normes nationales pour les cours de SVT des classes K-12 sont attendues pour décembre 2012. Ces normes, fondées sur des directives du National Academy of Sciences et développées grâce à un partenariat public/privé, devraient inclure la question du changement climatique. Des enseignants prédisent déjà des résistances au niveau local et dans certains états.
Un bras de fer qui ne semble pas prêt de se terminer.