Lancé à Paris en 2008, Global Zero est un lobby antinucléaire très ambitieux. Il veut rayer les armes atomiques de la carte mondiale d’ici 2030. Pour s’attirer les faveurs de l’opinion publique, il dévoile sur son site internet les coûts exorbitants de l’industrie nucléaire militaire.
Les armes nucléaires, entre apocalypse et folie dépensière
Lancé à Paris en 2008, Global Zero est un lobby antinucléaire très ambitieux. Déjà soutenu par de nombreuses personnalités influentes, il veut rayer les armes atomiques de la carte mondiale d'ici 2030. Pour s'attirer les faveurs de l'opinion publique, il dévoile sur son site internet les coûts exorbitants de l'industrie nucléaire militaire.
Nagasaki et Hiroshima. Deux noms dont la seule évocation fait encore froid dans le dos. En ce début de mois d’août 1945, deux bombes atomiques sont utilisées à des fins militaires pour la première fois de l’histoire de l’humanité. La guerre froide s'accompagne ensuite d’une course à l’armement effrénée. Quelques dizaines de milliers de bombes A ou H sont ainsi élaborées.
Aujourd’hui' hui, environ 20 000 têtes nucléaires sont encore actives de par le monde, dont 95% sont détenues par les Russes et les Américains. Les autres possesseurs sont le Royaume-Uni, la France, la Chine, Israël, l'Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord.Des attaques terroristes contre des centrales nucléaires ne sont pas à exclure. Quand ce n’est pas la nature ou la négligence qui se chargent de provoquer des incidents (Tchernobyl, Fukushima).
De la guerre froide au militantisme antinucléaire
Au Japon, où la contestation sociale n’est pas la norme, on a pourtant vu ces derniers mois quelques manifestations contre l'énergie nucléaire. Ce n’est plus le cheval de bataille des seuls hippies ou autres écologistes avides de soleil et d’eau fraîche. De nombreuses têtes d’affiche de la politique et de l’économie du monde entier ont rejoint le combat.
Fin 2008, une centaine de personnalités internationales s'unit à Paris pour militer en faveur du désarmement nucléaire. Le lobby Global Zero est né. Aujourd'hui, l'organisation compte environ 300 membres. Parmi eux : d'anciens chefs d'État ou de gouvernements, comme Helmut Schmidt, Jimmy Carter, José Maria Aznar ou Mikhail Gorbachev ; Jacques Attali ; le magnat britannique Richard Branson ; ou encore le stratège géopolitique américain, Zbigniew Brzezinski.
En avril 2009, à l'initiative de Global Zero, les présidents des deux ex-superpuissances ennemies, Barack Obama et Dmitry Medvedev, s'engagent même pour un "monde sans nucléaire". C'est le point de départ d'un plan de démantèlement en deux temps : négociations multilatérales de 2010 à 2023, puis élimination des dernières armes restantes d'ici 2030.
Un coût de 713 milliards d'euros en 10 ans
Pour étayer son propos, le lobby lancé en France propose sur son site une carte interactive de l'histoire du nucléaire dans le monde. Il se fend aussi régulièrement de rapports, comme celui explosif, à la mi-2011, sur le coût du maintien des arsenaux nucléaires dans le monde. 713 milliards d'euros seront ainsi dépensés dans les 10 prochaines années par les 9 puissances concernées. Un chiffre qui rappelle le sauvetage des banques lors de la crise financière de 2008, dans un contexte où les services sociaux et publics sont mis à mal.
C'est la question de la priorité des dépenses étatiques qui se pose. Global Zero a donc décidé de lancer une mobilisation en ligne qui met en rapport le prix des services essentiels et le coûts des armes nucléaires, pour chaque pays du globe. Aux États-Unis par exemple, l'argent dépensé chaque année pour une seule arme nucléaire permettrait de financer, au choix : 400 bourses étudiantes, 78 postes de pompiers, 1 hectare de panneaux solaires, ou encore 36 000 couvertures sociales individuelles.
Les personnes que ces chiffres interpellent peuvent - comme déjà plus de 400 000 autres - signer et envoyer une lettre de dénonciation à leur gouvernement. Histoire de leur mettre un zéro pointé lors de la prochaine réunion du G20 en novembre 2011...