Un nouveau sondage, mené par le Washington Post et l’Université de Stanford, révèle que les changements climatiques n’occupent plus la première place des préoccupations majeures environnementales chez nos voisins américains.
Les Américains sont moins préoccupés par les changements climatiques
Un nouveau sondage, mené par le Washington Post et l’Université de Stanford, révèle que les changements climatiques n’occupent plus la première place des préoccupations majeures environnementales chez nos voisins américains.
Les changements climatiques détrônés
Seulement 18 % des personnes interrogées nomment les changements climatiques comme l’une des préoccupations environnementales les plus importantes. En 2007, alors que l’ONU menait de front une campagne publicitaire sur les changements climatiques et que le film d’Al Gore remportait un Oscar, ce chiffre était de 33 % ! Aujourd'hui, les Américains considèrent à près de 29 % que la pollution de l’eau et de l’air sont les problèmes environnementaux numéro un !
Un peu moins de quatre personnes sur 10 affirment que le réchauffement mondial est extrêmement ou très important pour eux : le plus faible pourcentage enregistré depuis 2006 ! Seulement 10 % d’entre eux soutiennent qu'il est extrêmement important pour eux, contre 15 % en 2011 et 18 % en 2007.
Ils continuent néanmoins de percevoir les changements climatiques comme une menace, causée en partie par l'activité humaine, et reprochent à leur gouvernement et aux entreprises privées leur manque d’investissement. Près des trois quarts des sondés affirment que la Terre se réchauffe et croient que les températures continueront d'augmenter si aucune mesure n’est mise en place.
Un gouvernement pas assez impliqué
Michael Joseph, 20 ans, étudiant à l'Institut Wentworth of Technology de Boston, voit un lien direct entre les conditions météorologiques et les problèmes environnementaux tels que les feux de forêt du Colorado ou de la tempête Derecho qui a frappé Washington cette année. Cependant il regrette que le gouvernement n’en parle pas suffisamment...
Les fervents dénonciateurs de ce problème déclarent avoir remarqué que le président Obama a cessé d’encourager le projet de loi qui limiterait les émissions de gaz à effet de serre en permettant aux différents émetteurs d'échanger des crédits carbone (un système connu sous le nom de « cap and trade ».) Cette proposition est bloquée au Sénat depuis 2010.
Margaret Foshee, 52 ans, réside dans le comté d'Arlington et travaille dans une boutique de ski après avoir effectué une grande partie de sa carrière comme infirmière. Elle déclare:
« Je sais qu'il doit choisir ses batailles ».
Se décrivant comme « une grande partisane d'Obama » elle espère que le président fera plus pour lutter contre les changements climatiques s’il gagne un second mandat.
« Si nous ne prenons pas position sur cette question, nous sommes tous condamnés… Nous devons faire quelque chose même si les autres ne font rien. L'Amérique devrait être un leader dans un projet comme celui-ci. »
68 % des personnes interrogées affirment que le réchauffement climatique mondial sera un sérieux problème s'il est laissé tel quel et 55 % pensent que le gouvernement devrait s’y investir davantage. 61 % d’entre eux déclarent la même chose des entreprises.
Démocrates et républicains : deux visions
Si l'inquiétude au sujet du réchauffement est mesurable quelles que soient les opinions politiques, son engouement et intensité sont nettement différents en fonction des partis. Plus de la moitié des démocrates interrogés considèrent que la situation sera « très grave » si aucune mesure n'est prise, alors que seuls 23 % des républicains sont d’accord avec cette même idée.
Même si de nombreux législateurs républicains et certains candidats (dont le candidat à la présidentielle Mitt Romney) mettent en doute le lien probable existant entre l'activité humaine et le réchauffement de la planète, la majorité des Américains déclarent bien qu'un tel lien existe. 30 % répondent que les changements climatiques sont causés par l’Homme et 47 % que les facteurs à la fois humains et naturels y contribuent. Seulement 22 % pensent que les changements climatiques proviennent de causes naturelles.
Beth Abbadusky, 70 ans, employée de bureau à la retraite qui vit près de Moline dans l’Illinois, explique que l’homme n’a rien à voir avec les changements climatiques:
« Je suis chrétienne. Je crois que nous, les êtres humains, nous n’avons pas beaucoup de contrôle sur la nature. Nous devons accepter ce qui se passe. »
Mme Abbadusky a ajouté que si elle favorise Romney sur Obama, leur position sur le climat « n’est pas un facteur de choix » dans son vote.