Catastrophe japonaise oblige, la Finlande, qui compte depuis cette année cinq centrales, s’interroge sur le devenir des déchets radioactifs. Un récent rapport de Greenpeace vient confirmer ses doutes.
L’enfouissement définitif des déchets nucléaires sur la sellette
Catastrophe japonaise oblige, la Finlande, qui compte depuis cette année cinq centrales, s’interroge sur le devenir des déchets radioactifs. Un récent rapport de Greenpeace vient confirmer ses doutes.
La bentonite sous une accusation béton
Sur le banc des accusés, le matériau employé pour confiner les déchets nucléaires dans les cavités d’enfouissement, la bentonite. D’après le rapport commandé par Greenpeace et rédigé par le chercheur Antti Lempinen, l’étanchéité invoquée pour son utilisation est loin d’être garantie. Et Lempinen, qui fait des simulations par ordinateur depuis 1997, sait de quoi il parle.
Depuis deux ans, suite à des recherches effectuées pour Posiva, organisation chargée de l’élimination du combustible nucléaire usagé, l’attitude du chercheur à l’égard de la construction de nouvelles centrales nucléaires est devenue plus critique.
Le caractère ultime des stockages en question
La méthode utilisée sur le site d’enfouissement de Posiva, Onkalo, repose sur une méthode mise au point par SKB, société chargée de la gestion des déchets nucléaires en Suède. Stocké dans des capsules déclarées étanches et durables, le combustible usagé est enfermé à 400-700 mètres de profondeur dans le substrat rocheux.
Or d’après Greenpeace, ce concept, qui remonte à 1977, n’a guère changé depuis.
En outre, selon le rapport, plusieurs questions restent en suspend. Tout d’abord, on ne connaît pas avec certitude la quantité de radionucléides, ces métaux lourds contenus dans les déchets. En outre, la corrosion du cuivre au contact de l’eau douce ne peut pas totalement être écartée, car les eaux souterraines les emportent avec elles. Et surtout, dans certaines conditions, la bentonite, qui est une argile, peut se dissoudre, fuir. Toute la radioactivité de la cavité d’enfouissement pourrait alors se retrouver dans les nappes phréatiques.
La question de la sécurité aux calendes grecques
Autre aberration, relevée par Lempinen dans un communiqué de presse :
La sécurité de l’enfouissement ultime est remise en question par le caractère fallacieux d’un raisonnement qui tourne en rond : songez qu’aujourd’hui, il est possible d’obtenir un permis de construire en disant simplement que l’on trouvera plus tard une solution pour les fuites du contenu du tunnel d’enfouissement des déchets et de la bentonite!
Le combustible nucléaire des usines nucléaires de TVO et de Fortum sera enfoui sur le site d'Olkiluoto à Eurajoki. Posiva doit déposer un dossier de demande de permis l’an prochain de construire et une demande de permis d’exploitation en 2018. Il a jusqu’à cette date pour apporter des explications sur la façon dont il assurera la sécurité de l’enfouissement ultime, qui devrait démarrer en 2020. Cela donne le temps aux adversaires du projet d’affuter leurs arguments.