Utopique, la production d’électricité photovoltaïque à grande échelle ? Plus maintenant. Dans plusieurs pays, la baisse spectaculaire du prix des équipements, combinée à des systèmes de financement innovants, permet une compétition directe du solaire avec les énergies fossiles.
L’énergie solaire, enfin compétitive
Utopique, la production d’électricité photovoltaïque à grande échelle ? Plus maintenant. Dans plusieurs pays, la baisse spectaculaire du prix des équipements, combinée à des systèmes de financement innovants, permet une compétition directe du solaire avec les énergies fossiles.
Plus besoins de subventions
Si l’énergie photovoltaïque n’est pas encore bon marché, l’époque où son développement était nécessairement lié à l’obtention de généreuses subventions semble définitivement révolue. Depuis 2009, le prix des cellules photovoltaïques a été divisé par deux et il est désormais possible de s’équiper à des tarifs ne dépassant pas 1 dollar le watt (0,77 €). Grâce à ce gain de compétitivité spectaculaire, les panneaux solaires s’installent un peu partout, tandis que d’autres technologies comme les centrales thermo-solaires prennent leur essor.
Dans de nombreuses zones d’Amérique latine où l’ensoleillement est important et le prix de l’électricité élevé, le photovoltaïque réussit déjà à rivaliser avec les modes de production conventionnels.
Au Chili, le photovoltaïque à grande échelle est déjà une réalité
Pour y parvenir, les projets doivent néanmoins être financés à des prix intéressants. Car si les coûts d’exploitation de l’énergie solaire sont très peu élevés, l’investissement de départ reste en revanche conséquent. C’est pourquoi il est essentiel d’étaler le remboursement des coûts initiaux sur une période aussi longue que possible, avec des taux d’intérêt compétitifs.
Au Chili, c’est grâce à un financement de la Banque Inter-américaine de Développement (BID) et du Fonds Climatique Canadien que la première centrale solaire à échelle industrielle a pu voir le jour. Avec une puissance installée de 26 mégawatts, le site sera en mesure de produire à un tarif entrant en compétition directe avec les combustibles fossiles, dans un marché de l’électricité libéralisé.
Doté de 250 millions de dollars, le Fonds climatique canadien fait partie d’une contribution de 1,2 milliard de dollars versée par le Canada, dont l’objectif est d’accélérer le financement des projets de lutte contre le réchauffement planétaire.
Les barrières ne sont plus technologiques, mais financières
L'Amérique latine et les Caraïbes se préparent à un véritable “boom” de l’énergie solaire avec la construction de nouvelles centrales alimentant les réseaux nationaux. Ces projets verront le jour là où le prix de l’électricité est particulièrement élevé, par exemple au Chili, et là où les gouvernements encouragent ce type d’investissement, comme c’est le cas en Équateur et au Pérou.
Bien que l’électricité y soit bon marché, le Mexique offre lui aussi un environnement attractif en raison d’une réglementation favorable et d’un ensoleillement incomparable.
En Amérique centrale et dans les Caraïbes, c'est le solaire individuel qui séduit entreprises et particuliers. L’autosuffisance énergétique permet de réaliser d’importantes économies, mais là encore, l’investissement initial constitue souvent un obstacle important.
Longtemps entravée par des barrières d’ordre technologique, la rentabilité du solaire ne dépend donc plus aujourd’hui que de l’innovation en matière de financements. Une aubaine pour le développement de cette énergie renouvelable, de loin la plus accessible et la plus abondante de la planète.