L’écologie, grande oubliée de l’élection présidentielle américaine

Alors que l’élection présidentielle américaine de 2024 approche à grands pas, avec Kamala Harris et Donald Trump en tête des sondages, un sujet semble relégué au second plan : l’écologie. Entre absence des débats et désintérêt apparent des candidats, cette thématique peine à s’imposer dans la campagne.

Ade Costume Droit
Par Adélaïde Motte Modifié le 24 octobre 2024 à 16 h 30
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Une écologie absente des débats de l'élection présidentielle

L’élection présidentielle américaine de 2024 se tiendra le 5 novembre, marquant un tournant pour le pays et, potentiellement, pour l'environnement mondial. Selon les derniers sondages, les deux principaux candidats se disputent les voix des Américains dans une bataille serrée : Kamala Harris, vice-présidente sortante, est créditée de 49 % des voix contre 47 % pour Donald Trump.

Le 10 septembre dernier, lors du premier grand débat télévisé, l’écologie n’a été que brièvement évoquée, et ce, en toute fin d’émission. Kamala Harris a rappelé les phénomènes climatiques extrêmes frappant les États-Unis et souligné les investissements réalisés durant son mandat dans les énergies propres. En revanche, Donald Trump s’est contenté de critiquer l’administration Biden sur l’économie, sans proposer de mesures concrètes en faveur du climat.

Ce silence laisse perplexes nombre de militants écologistes qui déplorent que la question climatique ne soit pas prioritaire dans une élection aussi déterminante, surtout connaissant la responsabilité environnementale lourde des États-Unis Les États-Unis, deuxième plus gros pollueur mondial, portent une responsabilité majeure en matière de pollution. Leur empreinte écologique est significative, que ce soit à travers les émissions de gaz à effet de serre, la pollution de l’eau, ou encore le gaspillage alimentaire. Selon des experts, l’inaction des États-Unis pourrait avoir des conséquences désastreuses à long terme sur les objectifs globaux de réduction des émissions de CO2. Pourtant, cette réalité semble ignorée dans une campagne où les préoccupations économiques et géopolitiques priment sur l’urgence climatique.

Kamala Harris plus dangereuse que Donald Trump ?

Fait surprenant, le Parti vert des États-Unis, marginalisé sur la scène politique avec seulement 1 % des intentions de vote, estime que Kamala Harris est plus dangereuse pour l’écologie que Donald Trump. Pour les écologistes du Parti vert, si Trump représente un obstacle clair et direct à la politique climatique avec son soutien affiché aux énergies fossiles, Harris, en tant que démocrate, ne rencontrerait pas d'opposition sérieuse au Congrès. Ainsi, ses politiques pro-fracturation hydraulique et extraction pétrolière passeraient sans véritable résistance. Rania Masri, militante écologiste et figure du Green Party, dénonce : « Kamala Harris se présente comme une championne du climat, mais elle est pire que Trump. Sous un président républicain, les démocrates peuvent opposer une résistance, mais sous un président démocrate, il n'y a pas de véritable opposition ».

Toutefois, le Parti vert ne se cantonne pas à des positions liées aux problématiques environnementales. Il s'engage également sur la question musulmane, notamment en critiquant l’engagement de Harris en faveur d’Israël, ce qui a créé des alliances inattendues au sein du Parti. Lors d'un meeting récent, tenu dans une mosquée à Raleigh, en Caroline du Nord, la majorité des participants étaient musulmans. La critique du soutien de Harris à Israël a fait écho aux revendications d'une frange importante des électeurs arabo-musulmans, notamment dans des États pivots comme le Michigan, où leur vote pourrait peser lourd dans l'issue de l'élection .

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