Le Conseil des affaires d’État l’a annoncé le 13 décembre : le gouvernement central va aider le Shanxi dans sa mutation économique.
Le Shanxi, laboratoire de la mutation de l’économie chinoise
Le Conseil des affaires d’État l’a annoncé le 13 décembre : le gouvernement central va aider le Shanxi dans sa mutation économique. La province dont l’intensité énergétique est deux fois pire que la moyenne chinoise, en a bien besoin.
Cette province montagneuse est le réservoir du charbon chinois. Depuis 1949, elle a produit 10 milliards de tonnes de charbon, dont les 3/4 ont été consommés à l’extérieur de la province. Son économie est très peu variée. Les 4 secteurs du charbon, du coke, de la métallurgie et de la production d’électricité contribuent à plus de 80% du PIB. Un grave déséquilibre qui rend le Shanxi dépendant de l’extérieur. En cas de choc économique, l’impact est énorme. En 2009, année de la crise financière, la croissance de la province s’est placée au dernier rang des provinces chinoises.
Outre le problème économique, la problématique est aussi écologique. Pour chaque unité de PIB générée, le Shanxi consomme deux fois plus d’énergie que le reste de la Chine et rejette aussi deux fois plus de polluants. Chaque tonne de charbon extraite consomme 2,48 tonnes d’eau potable… D’autre part, 1/8 des sous-sols de la province –sur environ 20 000 kilomètres carrés - ont été vidés….
Problème social enfin, avec des inégalités toujours croissantes. Globalement, la richesse des sous-sols du Shanxi n’a pas profité à ses habitants. Le revenu disponible par habitant est en effet bien inférieur à la moyenne nationale, plaçant le Shanxi en vingtième position (sur 30) Et la différence entre les riches propriétaires des mines, qui collectionnent voitures de courses et appartements de luxe à Pékin, et les pauvres qui s’affairent au fond des mines, est de plus en plus mal vécue par ces derniers.
La province a donc bien besoin d’un peu d’aide. L’administration centrale, en la déclarant 'zone expérimentale de réforme compréhensive', la lui apporte. Sous forme de crédits et de ressources humaines. La matière grise de Pékin va tourner, et on peut s’attendre à ce qu’elle fournisse les résultats auxquels le monde commence à s’habituer.
Pour la petite histoire, le Shanxi devient la neuvième 'zone expérimentale de réforme compréhensive'. Mais la première au niveau des provinces. Les zones précédentes (dont la Tianjin Economic Development Area, et le quartier de Pudong à Shanghai), qui fournissent une expérience précieuse dans la résolution des problèmes du Shanxi, sont en effet des quartiers de grandes villes ou des métropoles entières.