Un coût de production moitié moindre que le riz conventionnel, un bénéfice de 30% à 35%, une productivité pratiquement équivalente : tous ceux qui ont planté du riz bio dans l’État de Rio Grande do Sul ont bien tiré leur épingle du jeu cette année.
Le riz bio ne connait pas la crise
Un coût de production de 980 R$ (430 euros) par hectare, soit moitié moins que le riz conventionnel, un bénéfice de 30% à 35% quand la culture conventionnelle subit des pertes, une productivité pratiquement équivalente: tous ceux qui ont planté du riz bio dans l’État de Rio Grande do Sul se félicitent, car ils ont bien tiré leur épingle du jeu cette année.
Les producteurs traditionnels frontaliers commencent à s’apercevoir que leurs voisins les producteurs organiques ne sont pas si fous. Emerson Giacomelli, président de Coceargs (association de coopératives) et producteur de riz bio se souvient :
Il y a 10 ans, quand on a commencé, les producteurs conventionnels pensaient que nous étions des fous. Aujourd’hui, ils veulent savoir comment on fait pour réaliser des bénéfices en pleine crise.
Le riz bio, dont la production est de 300 sacs de 50 kilos par récolte, est vendu sous la marque Terra Livre, sur des marchés ou à des écoles. Le prix pour le consommateur est de 1,60 R$ du kilo [0,70 euro] soit une faible différence par rapport au riz conventionnel.
Un faible coût de production
La production a commencé il y a 10 ans : "c’était une décision politique", explique M. Giacomelli. “Si on avait continué à produire du riz conventionnel, on aurait fait faillite”, dit-il avec assurance, tout en se souvenant que de nombreux producteurs ont continué dans le riz traditionnel…et ont effectivement fait faillite depuis. “Nous aussi sommes entrés dans la crise, mais elle ne nous a pas détruits.”
Le grand secret réside dans le faible coût de production de 15 R$ [6,5 euros] par sac, contre 28 R$ pour le riz traditionnel. Dans le Rio Grande do Sul, 70% des 18 000 producteurs de riz plantent moins de 60 hectares. “Une surface parfaitement viable pour être convertie à l’agriculture organique”, précise Emerson Giacomelli.
Nous ne réussissons pas encore à écouler 100% de la production ; c’est compliqué de trouver des acheteurs de riz bio.
Comme l'affirme M. Giacomelli, le principal problème reste encore celui de la commercialisation. Il ajoute même que les grains resteront stockés jusqu’à être vendus sous la bannière du riz biologique : “c’est un des avantages de cette céréale, qui peut être stockée pendant une durée indéterminée”.