Excès de pluie dans certaines régions, sécheresse dans d’autres et diminution des surfaces plantées ont fait doubler le prix de la tomate ces derniers mois.
Le prix de la tomate dans le rouge
Excès de pluie dans certaines régions, sécheresse dans d’autres et diminution des surfaces plantées ont fait doubler le prix de la tomate ces derniers mois.
Le prix de la tomate n’a jamais été des plus stables à cause de sa culture délicate et exigeante. Cependant, la hausse du prix du produit dans les rayons inquiète fortement les consommateurs brésiliens. La situation prend une tournure alarmante depuis que le prix du kilo de tomate a dépassé les prix des marchés européen et américain. Il vient d’atteindre 10,58 R$ (4,1 euros) contre 3 R$ en juin dernier.
Une cantine italienne proteste
Le problème a gagné une ampleur médiatique après qu’un traditionnel restaurant italien de São Paulo, Nello's, ait annoncé sur Facebook qu’il retirait la tomate de son menu tant que les prix ne seraient pas revenus à un niveau normal.
Trois facteurs ont contribué au doublement du prix ces 12 derniers mois : l’excès de pluies dans les régions de São Paulo, du Paraná et du Minas Gerais, la sécheresse dans le Nordeste et la réduction des surfaces plantées. En 2009, le Brésil produisait 4,3 millions de tonnes de tomate sur 67 600 hectares. En 2012, 3,6 millions de tonnes sur 57 800 hectares.
Cependant, certains professionnels se montrent optimistes quant à l’évolution des prix. Carlos Schmidt, de l’Association des Producteurs et Distributeurs de Fruits et Légumes à São Paulo (Aphortesp), prévoit un retour à l’équilibre des prix dans 40 jours. "Le cycle entre la plantation et la récolte de la tomate est de 100 à 120 jours. Ainsi, comme les pluies sont intervenues en début de cycle, la situation devrait se normaliser dans 40 jours environ", affirme-t-il.
Les légumes, mauvais élèves de l’inflation
Bien que le pays s’attende à une récolte record de 185 millions de tonnes de grains cette année, les prix des aliments - tomate en tête – sont au centre des pressions inflationnistes ces 12 dernies mois. A tel point que les prix des tomates, pommes de terre, riz et haricots vont fortement peser sur la décision de la Banque Centrale d’augmenter ses taux d’intérêts, ceci afin d’empêcher l’inflation de dépasser la limite de 6,5% fixée pour cette année.
Ces 12 derniers mois, les prix des aliments ont augmenté de plus de 33%, soit beaucoup plus que l’indice des Prix à la Consommation, en hausse de 6,43%.
La tomate arrive en tête du classement des hausses. En un mois, de février à mars, son prix a augmenté de 18,25%. Sur le premier trimestre, l’inflation dépasse les 70% et sur les 12 derniers mois, la hausse cumulée est impressionnante : 104,11% !
Au cas où les problèmes de récolte ne soient pas résolus à court terme, le gouvernement devra considérer la tomate comme un des ennemis mortels de l’économie.