Un an après sa mise en fonctionnement près de Pékin, le premier réacteur nucléaire chinois à neutrons rapides a été raccordé au réseau électrique. Une avancée symbolique qui ouvre de grandes perspectives à la filière locale.
Le premier réacteur de 4ème génération connecté au réseau électrique
Un an après sa mise en fonctionnement près de Pékin, le premier réacteur nucléaire chinois à neutrons rapides a été raccordé au réseau électrique. Une avancée symbolique qui ouvre de grandes perspectives à la filière locale.
L’énergie fournie au réseau est certes anecdotique. Selon Xu Mi, le responsable de la centrale expérimentale CEFR (China Experimental Fast Reactor) près de Pékin, seulement 8MW seront transmis dans un premier temps, alors que le réacteur possède une puissance électrique totale de 20MW :
Si la quantité d’énergie est minime, c’est tout de même une avancée significative en termes techniques.
En effet, c’est une étape sensible de plus dans la maîtrise et le développement de la quatrième génération de réacteurs nucléaires par la Chine. Cette technologie devrait permettre de mieux utiliser le combustible nucléaire, de faire des avancées en termes de sécurité, et de réduire le problème des déchets.
Un combustible disponible en masse
Le réacteur à neutrons rapides peut par exemple utiliser l’uranium-238, constituant 99,3% des réserves mondiales du minerai. Les réserves de l’uranium-235, le seul à pouvoir être utilisé dans les centrales en cours de fonctionnement aujourd’hui, ne représentent que 0,7% du total des ressources.
Après avoir rejoint les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon et l’Inde dans le cercle des pays ayant développé un réacteur de ce type, la Chine veut les dépasser en développant le modèle pour une utilisation massive. Et ainsi faire passer le pays au rang de leader mondial du domaine.
Ce qui serait, après la maîtrise des lignes électriques à très haute tension et du train en service le plus rapide du monde, un troisième domaine de domination de l’ex-pays "arriéré". La fierté d’un peuple.
Vitesse ou précipitation?
Mais méfions nous des grandes réussites technologiques de la Chine. La dernière en date concerne les trains à grande vitesse. Après une mise en service catastrophique (retards, annulations) de la ligne Pékin – Shanghai, un accident majeur s’est produit sur une autre ligne (Hangzhou – Wenzhou, ouverte en mai 2011) le 23 juillet dernier.
Espérons que les progrès chinois dans le nucléaire seront réalisés avec de fortes exigences de sécurité, et pas seulement de vitesse d’exécution.