Après le soja, le maïs, ou encore le coton, c’est au tour du blé de subir une modification génétique destinée à améliorer son rendement. Les laboratoires argentins Bioceres engagent un partenariat avec le semencier français Florimont Desprez pour donner naissance à une variété résistante à la sécheresse, grâce à l’incorporation d’un gène de tournesol.
Le premier blé OGM, bientôt dans les champs
Après le soja, le maïs, ou encore le coton, c’est au tour du blé de subir une modification génétique destinée à améliorer son rendement. Les laboratoires argentins Bioceres engagent un partenariat avec le semencier français Florimont Desprez pour donner naissance à une variété résistante à la sécheresse, grâce à l’incorporation d’un gène de tournesol.
Un gène déjà introduit sur le soja
L’entreprise argentine Bioceres n’en est pas à son coup d’essai et accumule les succès dans le domaine des biotechnologies. En 2012, la création d’un soja OGM adapté aux épisodes de sécheresse plaçait le pays sur le devant de la scène et avait été saluée par la présidente en personne. En incorporant dans l’ADN de la plante un gène provenant du tournesol, les chercheurs ont obtenu une variété résistante au manque d’eau et plus tolérante aux sols à salinité élevée.
Baptisé HB4, ce gène a également donné naissance à la nouvelle variété de blé développée par Bioceres en partenariat avec Florimont Desprez.
Depuis deux ans, le semencier français commercialise en Argentine des blés sélectionnés offrant un rendement de 8 tonnes à l’hectare, soit plus de trois fois la moyenne nationale.
Une première mondiale
Baptisée Trigall Genetics, la coentreprise est financée à hauteur de 10 millions de dollars (7,7 millions d'euros) par les deux pays et devrait permettre la mise sur le marché du premier blé OGM au monde.
« Notre ambition est d'unir nos forces afin d’obtenir un produit innovant », déclare Federico Trucco, directeur de Bioceres. Soutenue par quelque 260 actionnaires, dont la plupart sont des producteurs, l’entreprise mise sur les biotechnologies depuis plus de 10 ans dans un pays où sont déjà cultivées près de 20 variétés OGM.
Aucune date n’est fixée pour un lancement en France
La nouvelle semence promet une amélioration des rendements comprise entre 10 et 15 %, et devrait être disponible au cours de l’année 2016.
Une fois la période d’essai terminée, le blé OGM sera commercialisé au sein du marché commun sud-américain, le MERCOSUR, mais aucune date n’est encore fixée pour un lancement en France.
« En Europe, la situation au niveau des réglementations concernant les OGM reste compliquée », déplore François Desprez, le directeur de l’entreprise française.