Avec le réchauffement de l’eau, le « poisson-lièvre », espèce originaire de la Mer Rouge, remonte progressivement vers les côtes françaises de la Méditerranée
Le poisson-lièvre, poisson-ballon ou globe (lagocephalus sceleratus) inquiète les scientifiques. En effet, le poisson peut se révéler mortel pour les humains s’il est consommé. À Nice, les chercheurs du laboratoire Ecoseas observent sa progression depuis qu’il est apparu en Méditerranée orientale en 2003 alors qu’il ne s’y était jamais trouvé auparavant.
Les spécimens venus de la mer Rouge empreintent le canal de Suez pour s’implanter en Méditerranée. Virginie Raybaud, maître de conférences rattachée à ce laboratoire de l’Université Côte d’Azur explique que ce phénomène est lié au réchauffement de l’eau.
Un poisson empoisonné
Le poisson lièvre en plus d’être un redoutable carnassier qui élimine et met en danger d’autres espèces, renferme également un redoutable poison. Virginie Raybaud explique que comme le fugu, connu au Japon, il contient de la tétrodotoxine dans son foie et dans sa chair qui n’est pas détruite à la cuisson. Des décès ont déjà été répertoriés en Egypte, Israël, Liban, Syrie, Turquie et en Grèce.
Vue en Algérie en 2013 et en Espagne en 2014, l’espèce continue de remonter vers le Nord. En 2016, des spécimens de lagocephalus sceleratus ont été observés en Calabre. La spécialiste ajoute qu’il est impossible de savoir quand l’espèce atteindra nos côtes mais avant 2050, elle en est certaine. Cela dépendra simplement de la vitesse du réchauffement de la Méditerranée.