Diminuer les émissions de gaz à effet de serre lors de la fabrication de produits de consommation courante est désormais un objectif partagé par la plupart des industriels. A l’avenir, il se pourrait bien que leurs ambitions soient encore revues à la hausse, puisque d’une pollution moindre, on pourrait passer à un modèle affichant une pollution… négative. Comment un tel tour de force est-il possible ? Notamment grâce à l’avènement d’un plastique conçu à partir de CO2. Explications.
On connaissait les « crédits carbone », financements que les entreprises obtiennent sur le marché international en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre, on aimerait bien savoir de quelle façon sera « félicitée » la société californienne Newlight Technologies, qui vient de mettre au point une technologie captant le carbone présent dans l’air pour le transformer en plastique. Une trouvaille répondant au nom d’Aircarbon, ne nécessitant pas de pétrole et présentant un bilan carbone négatif, pour la simple et bonne raison qu’elle élimine le CO2 présent dans l’air plutôt que d’en ajouter.
Génial ? Oui, et pourtant Newlight n’a pas eu à chercher bien loin le concept. Le plastique est composé de carbone. L’atmosphère est, par endroits, saturé de gaz carbonique. L’équation n’était pas difficile à poser. Un peu plus à résoudre, en revanche. Il aura fallu plus de dix ans à Mark Herrema, fondateur de l’entreprise, et ses équipes pour parvenir à la création d’un processus industriel satisfaisant.
L’idée est de capturer le gaz carbonique là où il est massivement présent, c’est à dire à proximité des fermes, décharges, usines de traitement d’eau où encore installation d’énergie. Reste ensuite à transformer le gaz en un polymère liquide par biocatalyse, puis à changer ce dernier en plastique, et le tour est joué.
Loin de n’être qu’une lubie de doux rêveur sans applications industrielles possibles, l’Aircarbon a déjà fait ses preuves. Dell a fait appel à Newlight pour la conception de housses d’ordinateurs portables. Mais la société californienne fabrique également des chaises et coques pour smartphones grâce à cette technologie, et ce n’est qu’un début. Le champ des possibles est immense.