A partir de septembre 2012, les 1500 habitants de l’archipel des Tokelau n’utiliseront plus que de l’énergie renouvelable. Un effort énorme mais nécessaire dans la lutte contre la montée des eaux.
Le petit pays qui veut montrer le chemin aux grands
A partir de septembre 2012, les 1 500 habitants de l’archipel des Tokelau n’utiliseront plus que de l’énergie renouvelable. Un effort énorme mais nécessaire dans la lutte contre la montée des eaux.
Chacun doit faire sa part contre le réchauffement climatique. Les Tokelau se sont rendus à Durban pour le rappeler aux 20 000 délégués présents à la COP17, par la voix de leur représentant Foua Toloa. L'archipel polynésien vise un mix énergétique à 100% renouvelable en moins d'un an :
Nous sommes les plus petits des petits, mais nous partageons cette grande vision avec notre communauté, nos anciens. [...] c’est un projet très cher mais nous allons le mener à bien.
Développer un nouveau système photovoltaïque et son système de secours à l’huile de coco va couter 8,8 millions de dollars [6,8 millions d'euros], essentiellement empruntés par les Tokelau. Malgré l’ampleur du budget, il ne faudra que 5 ans pour amortir les frais, par rapport au coût supérieur des énergies fossiles utilisées jusqu’à présent.
Compte à rebours
A Tokelau, le réchauffement climatique n’est pas une inquiétude, c’est une réalité. Cette année, le pays a déclaré l’état d’urgence pour cause de sécheresse, faute de pluie pendant des mois. Avec une altitude maximale de 5 mètres, l’archipel est aussi victime de la montée du niveau de la mer, menaçant les habitations et ruinant les sols cultivables.
Et c’est malheureusement un exemple parfait pour l’un des thèmes de la conférence de Durban : l’adaptation au réchauffement climatique. La région Pacifique dans son ensemble connaît les mêmes problèmes de catastrophes naturelles multipliées, de diminution des surfaces habitables et cultivables, et de sécurité alimentaire.
La vulnérabilité est aussi accrue par des facteurs tels que l’urbanisation, la croissance démographique ou la dégradation des récifs coralliens. Tout cela a déjà un impact sur la vie quotidienne dans le Pacifique : les récoltes diminuent et la pollution augmente. Pour le moment, la pêche suffit encore à apaiser les inquiétudes en matière de survie alimentaire.
Informer et financer
Mais la situation est préoccupante et la première action est de mieux informer sur les problèmes et les solutions pour mieux gérer les ressources et préserver l’environnement. Même si les ressources en poisson sont encore satisfaisantes, les experts prévoient qu’elles auront diminué de 20 à 30% d’ici 2050 et de 50% en 2100 !
La fin de la conférence de Durban doit donner le coup de départ à des solutions de financement et de mitigation de ces problèmes dans le Pacifique. Pour espérer quelques bénéfices avant qu’il ne soit trop tard, et aider les pays à trouver les fonds et les utiliser correctement. Dans l’adversité, les Tokelau veulent faire la différence, comme le déclare Foua Toloa :
Nous mettons le monde au défi avec notre objectif de 100% d’énergie renouvelable. Nous ne pouvons pas nous plaindre d’être parmi les premiers pays à disparaître - le plus petit et le plus bas - et rester là sans rien faire. Nous pouvons faire la différence et commencer à agir.