La rumeur circule depuis plusieurs mois ; les Chinois s’en inquiètent. Pour la première fois, la presse locale s’en fait l’écho. Et certains redoutent que ce soit vrai : le Japon et les États-Unis seraient sur le point d’enterrer leurs déchets nucléaires en Mongolie.
Le pays va-t-il devenir la poubelle nucléaire de la planète?
La rumeur circule depuis plusieurs mois ; les Chinois s’en inquiètent. Pour la première fois, la presse locale s’en fait l’écho. Et certains redoutent que ce soit vrai : le Japon et les États-Unis seraient sur le point d’enterrer leurs déchets nucléaires en Mongolie.
En mars dernier, des articles de presse évoquaient le sujet. Les États-Unis et le Japon se prépareraient à signer avec la Mongolie un accord sur l'exportation de leurs déchets nucléaires. A l’époque, le ministère des affaires étrangères avait rapidement déclaré que ces "rumeurs" étaient sans fondement. Il rappelait qu’un article de la constitution mongole interdit "l’importation de déchets dangereux en Mongolie".
Cependant, un article datant de mi-juillet dans le quotidien japonais Mainichi Daily News relance la rumeur. De même que pour les articles de début d'année, la presse chinoise a réagi violemment. L’empire du Milieu s’inquiète de voir déposés à sa porte des déchets nucléaires provenant de deux de ses plus importantes menaces stratégiques. Certains soupçonnent même de vouloir faire d’une décharge nucléaire aux portes de la Chine l’arme ultime en cas de conflit.
Un projet peu populaire
Outre les Chinois, les journaux des premiers intéressés ont aussi réagi. Dans le UB Post, L.Selenge, responsable de la "coalition verte mongole" fait part de son anxiété par rapport à ce projet :
- UB Post : Comment avez-vous reçu les informations relatives au plan des États-Unis et des Japonais ?
- L. Selenge : Par la presse. Après le nouvel article dans le Mainichi, nous avons demandé aux autorités de s’exprimer sur le sujet. Le Ministère des Affaires Étrangères n’a pas trouvé bon de nous répondre. Nous avons interrogé le Mainichi qui nous a assuré qu’il se basait sur des documents officiels et endosserait toute responsabilité pour son article. Il s’agit d’un des quotidiens les plus sérieux de l’archipel, donc il semble difficile de mettre en doute leurs révélations. Le gouvernement a dénoncé les révélations du Mainichi, mais il a le droit s’il s’agit de mensonges d’attaquer le quotidien en justice. S’il ne l’a pas fait, c’est qu’il y a une bonne raison.
- UB P. : Qui selon vous est responsable des discussions dans le camp mongol ?
- L. S. : Le Ministère des Affaires Étrangères. Undraa Agvaanluvsan est la responsable des affaires nucléaires. Elle a longtemps vécu aux États-Unis et possède même une green card. Nous la soupçonnons d’être la coupable...
Il faudra attendre un peu pour en savoir plus sur ces projets étonnants. Les Chinois mettront certainement toute leur énergie à faire échouer l’entreprise. Déjà échaudée par la contamination venue de la catastrophe de Fukushima (sans que le Japon n’aie jamais trouvé bon de communiquer en toute transparence sur la situation), la Chine voudrait éviter de se retrouver à proximité de la poubelle nucléaire mondiale.