Le nucléaire fait un retour fracassant dans la campagne des élections législatives sud-coréennes. Le principal parti d’opposition s’engage à abandonner l’atome s’il obtient la majorité en avril…
Le nucléaire de retour dans le débat politique
Alors que la question du nucléaire est sortie du débat des présidentielles françaises, il fait un retour fracassant dans celui des législatives sud-coréennes. La leader du principal parti d’opposition s’engage à abandonner l’atome si son parti obtient la majorité en avril.
Les élections de la ‘Gukhoe’, unique assemblée du parlement coréen, vont se tenir dans un mois. Le parti démocrate unifié (PDU), donné vainqueur par tous les sondages, a un programme choc: abandon du récent traité de libre échange avec les États-Unis, rapprochement avec la Corée du Nord et arrêt total du programme nucléaire civil. La leader de ce parti, issu d’une fusion des principaux opposants au parti conservateur du président Lee Myung Bak, a remis le sujet du nucléaire dans le débat lors de déclarations choc faites le 12 mars 2012.
Han Myeong-sook a ainsi déclaré à la presse que:
Le PDU va cesser la construction de nouvelles centrales et fermer graduellement les centrales en fonctionnement actuellement. Le pays doit investir dans les énergies renouvelables, ce qui permettra de créer des emplois et de développer des technologies d’avenir. La catastrophe de Fukushima est l’avertissement final adressé à l’humanité des problèmes gigantesques de la production électrique nucléaire.
Ces déclarations faites le lendemain de l’anniversaire de l’accident japonais, ont eu un retentissement important sur la scène politique locale. Les membres du parti conservateur ont tout de suite répliqué sur l’impossibilité pour Madame Han de tenir ces promesses.
Une volonté économiquement risquée
L’économie sud coréenne, tournée vers l’industrie d’export, a besoin d’énergie bon marché pour prolonger le «miracle». Ne disposant pas d’énergies fossiles dans ses sous-sols, le pays s’est tourné depuis bien longtemps vers la solution de l’atome. La quatrième économie asiatique dispose de 21 réacteurs qui lui fournissent un tiers de son énergie. Le gouvernement a planifié la construction de 13 nouveaux réacteurs d’ici 2024.
D’autre part, l'industrie nucléaire coréenne a obtenu ses premiers succès à l’export. En 2009, la technologie coréenne a obtenu son premier succès majeur en battant notamment un consortium français pour la construction d’un réacteur aux Émirats Arabes Unis. L’abandon du programme national si le PDU remporte la majorité en avril pourrait bien signer la fin des espoirs de l’industrie à l’international.
Mais si les investissements massifs que requiert le nucléaire sont totalement redirigés vers les énergies renouvelables, les Coréens et la terre entière en seront les bénéficiaires…