Tout le monde s’en doutait, les chiffres impressionnent: le Japon a émis 17% de CO2 en plus l’année 2011-2012 par rapport à l’année précédente. De quoi remettre en cause les engagements de réduction des émissions de GES.
Le niveau des émissions de CO2 s’envole
Tout le monde s’en doutait, les chiffres impressionnent: le Japon a émis 17% de CO2 en plus l’année 2011-2012 par rapport à l’année précédente. De quoi remettre en cause les engagements de réduction des émissions de GES.
Près de 17% de plus que l'année précédente
Sur l’année fiscale s'étant terminée le 31 mars 2012, les 10 entreprises électriques japonaises ont rejeté 439 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. C’est 17% de plus que les 374 millions de tonnes émises l’année précédente. La cause est évidente: les entreprises ont compensé l’arrêt des réacteurs nucléaires après l’accident de Fukushima par un recours plus important aux énergies fossiles.
La société la plus touchée a été Kansai Electric Power. Avec ses 3 centrales nucléaires, l’électricien dépendant de cette source d’énergie a dû, pour assurer le service à ses clients, augmenter ses émissions de 40% en une année.
L’archipel s’est engagé à réduire ces émissions de 25% par rapport au niveau de 1990 et ce dès 2020. Cependant, avec l’augmentation des émissions des fournisseurs électriques, la réalisation de ces objectifs devient improbable. Gênée, l’administration insiste pour avoir recours au nucléaire. C’est la seule forme d’énergie qui, à moyen terme, peut permettre au pays de tenir ses engagements.
« Cette solution est désormais impossible »
L’option nucléaire devient de moins en moins envisageable. Comme le prouvent les manifestations entourant le redémarrage d’une centrale au début du mois d'août 2012, l’opinion est contre l’atome. Selon un sondage national, 70% de la population ne veut pas de nucléaire. Une des trois hypothèses de travail de l’administration nippone, les autres étant de 15% et 20% de nucléaire. Avant la catastrophe de Fukushima, le Japon dérivait 26% de son énergie de l’atome. Une part qui devait passer à 45% en 2030.
Naomi Hirose, le nouveau dirigeant de Tepco, prévient:
« La feuille de route pour atteindre la réduction de 25% des émissions de GES était d'augmenter la production nucléaire. Il ne fait aucun doute qu’avec la nouvelle donne, cette solution est impossible. Les engagements pris devant la communauté internationale ne pourront pas être atteints. »
Seule certitude, à long terme, ce sont les énergies renouvelables qui profiteront de ce contexte.