Les kangourous sont décimés presque impunément en Australie. Perçus comme des parasites détruisant les récoltes, leur abattage constituent une source viable de viande réduisant par là-même les émissions de gaz à effet de serre.
Le massacre des kangourous, écolo ou greenwashing?
Les kangourous sont décimés presque impunément en Australie. Perçus comme des parasites détruisant les récoltes, leur abattage constituent une source viable de viande réduisant par là-même les émissions de gaz à effet de serre.
C’est l’idée répandue par l’industrie d’exploitation du kangourou - qui rapporte 270 millions de dollars par an - relayée par les medias, le gouvernement et les fermiers, et généralement acceptée par grand nombre d’Australiens. Tant que l’opinion publique croira que le kangourou est un danger et une viande 'écolo', il sera la victime du plus grand massacre commercial sur terre.
On estime que 10 à 18% des kangourous sont tués par le massacre 'officiel', sans compter les morts isolées. Leur population est bien inférieure à celle de départ quand les premiers Européens ont débarqués (seulement 25% restant).
Il n’y a pas de preuves sur les dégâts réellement causés par les kangourous, qui font partie de l’écosystème australien depuis des millions d’années. Sans l’intervention de l’homme, qui modifie les paysages et les sols, le kangourou serait le parfait herbivore pour ce type de pays.
C’est aussi parce que l’homme s’est accaparé la nature par l’agriculture que le kangourou est contraint de s’aventurer dans les fermes et de se nourrir de certaines récoltes, et encore, seulement en période de forte sécheresse.
De plus, beaucoup affirment aussi que le kangourou est une alternative écologique à la viande de boeuf ou de mouton, car, n’ayant pas de sabots et vivant à l’état sauvage, il abîme moins l’environnement. Mais si tous les Australiens ne mangeaient plus que du kangourou, il faudrait en tuer 96 millions par an, alors que la population actuelle de kangourou n’est que de 28 millions. Solution viable, vraiment ? Les kangourous tués sont souvent les plus gros, car on en obtient plus de viande, ce qui pourrait affaiblir l’espèce. De plus, il semble que les kangourous sauvages ne puissent pas être mis en élevage, et cela rend impossible l’augmentation suffisante de la population de kangourous pour répondre aux besoins en viande.
Les kangourous n’abîment pas l’environnement, ils en sont un élément-clé. Leur massacre n’a aucun impact positif sur l’environnement et le bon sens inciterait au contraire à en introduire davantage afin de rétablir l’écosystème.1
1. L'auteur s'appuie sur trois ouvrages australiens pour soutenir que les kangourous ne sont pas un danger pour l'environnement :
Ben-Ami, D., A Shot in the Dark: a report on kangaroo harvesting (Animal Liberation, Sydney, 2009)
Croft, D., and Wilson, M., (eds) Kangaroos: Myths and Realities 3rd edition (Australian Wildlife Protection Council, Melbourne, 2005)
Sutterby, N., Decimation of an icon (Australian Society for Kangaroos, Castlemaine, 2008)