Le lobby funéraire ne veut pas du cercueil écologique

Javier Ferrándiz, créateur d’un cercueil biodégradable en carton recyclé, était loin d’imaginer que la mise sur le marché de son produit se transformerait en véritable parcours du combattant. Malgré son homologation, le cercueil écologique ne parvient pas à se faire une place dans le secteur et risque fort d’être enterré par la bureaucratie.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 9 avril 2013 à 10 h 51

Javier Ferrándiz, créateur d’un cercueil biodégradable en carton recyclé, était loin d’imaginer que la mise sur le marché de son produit se transformerait en véritable parcours du combattant. Malgré son homologation, le cercueil écologique ne parvient pas à se faire une place dans le secteur et risque fort d’être enterré par la bureaucratie.

©RestGreen

Des démarches interminables

Balloté entre ministères et administrations des communautés autonomes pendant des mois, renvoyé d’un bureau à l’autre sans obtenir de réponse, Javier Ferrándiz n’a pas perdu l’espoir de commercialiser un jour son cercueil biodégradable.

Fabriqué à partie de carton recyclé, son produit représente une alternative bon marché face aux cercueils conventionnels, tout en offrant aux personnes soucieuses de l’environnement la garantie d’un départ plus écologique.

Le fondateur de l’entreprise RestGreen a commencé par faire certifier son produit auprès de l'Institut technologique du meuble et des emballages, avant d’obtenir une homologation en bonne et due de la part du Ministère de la Santé.

Des démarches suffisantes pour pouvoir vendre son cercueil à travers toute l’Europe… sauf en Espagne, où chaque communauté autonome doit donner son accord de manière individuelle, en prenant en compte un antique « règlement de police sanitaire mortuaire », parfois inexistant.

Se retranchant derrière cette formalité, les communautés de Madrid et de Castille-et-Léon lui refusent toujours le droit de commercialiser son cercueil, alors que celui-ci a été approuvé dans les quinze autres communautés d’Espagne.

Les lobbies boycottent son produit

Refusant de se laisser décourager, le jeune entrepreneur continue sa bataille auprès de ces deux administrations, et tente de s’introduire sur le marché dans le reste du pays. Il se heurte alors à un autre écueil.

« Je suis victime d’un boycott de la part des différents lobbies du secteur funéraire. Mon cercueil serait le plus économique et le plus écologique du marché, mais il ne laisserait pas aux pompes funèbres les marges qu’elles réalisent actuellement », affirme-t-il.

« Une grande partie du secteur ne le voit pas d’un bon œil. Je sais que je ne suis pas le premier à essayer, mais je suis le premier à avoir réussi à l’homologuer. Avant moi, d’autres pays comme l’Italie, l’Autriche et même l’Argentine ont tenté l’aventure, mais ont rencontré les mêmes obstacles. »

Les familles payent le prix fort pour des cercueils chinois

Actuellement, le secteur profite d’un système permettant aux fabricants d’importer des cercueils chinois, puis de procéder à de simples travaux de finition pour déclarer qu’ils sont fabriqués en Espagne.

Selon Javier Ferrándiz, ces pratiques permettent aux entreprises d’échapper aux démarches de certification et d’homologation auxquelles son cercueil biodégradable a été soumis.

« En Espagne, la grande majorité des cercueils viennent de Chine, et de nombreuses associations tentent de lutter contre ce phénomène, mais finalement rien ne bouge, car il s’agit d’un secteur opaque, très conservateur », dénonce-t-il.

Les familles, qui continuent à payer le prix fort pour des cercueils importés à bas coût, sont les premières affectées par l’immobilisme des autorités et de la filière. Pour Javier Ferrándiz, il est temps de proposer de nouveaux produits, économiques et écologiques.

« Ce cercueil offrirait aux familles un enterrement digne et réduirait énormément le coût des services funéraires. En cas d’incinération, il entraînerait une économie énergétique considérable », signale l’entrepreneur.

2 commentaires on «Le lobby funéraire ne veut pas du cercueil écologique»

  • Oui, je trouve cela très écolo. De plus sur la ”cote”il s’en trouve partout, et…….magnifique, avec des fleurs, des animaux etc. Pour nous ce sera ce modèle, surtout pour une crémation. Mais voila, avec ce gouvernement!!!!! Il faudrait que vous fassiez un battage médiatique pour faire savoir que ça existe, car autour de nous, personne ne connait. bon courage.

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  • moi j en veux un pour mes funérailles ^^ en espérant que c est pas comme la bouffe bio hors de prix -_-

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