Le ministère de l’environnement a publié une réglementation pour gérer l’augmentation des conflits homme–léopard. Ceux qui réclament que le léopard bénéficie de la même politique de protection que le tigre sont sceptiques, alors que le nombre d’animaux tués est en augmentation rapide.
Le léopard doit être protégé comme le tigre
Le ministère de l’environnement a publié une réglementation pour gérer l’augmentation des conflits homme-léopard. Ceux qui réclament que le léopard bénéficie de la même politique de protection que le tigre sont sceptiques, alors que le nombre d’animaux tués est en augmentation rapide.
Une loi sans les moyens
La nouvelle réglementation publiée le 18 avril comporte trois volets. Premièrement, l’indemnisation des familles de victimes d'agression est doublée, passant de 100.000 à 200.000 roupies (de 1.540 à 3.080 euros). Secondement, le document prévoit la mise en place d’équipes spécialisées pour gérer les accidents. Le troisième aspect envisage l’utilisation des technologies modernes pour améliorer l’efficacité de la capture, du traitement médical et du déplacement des léopards mettant en danger l’activité humaine.
Le ministre de l’environnement a déclaré:
Nous espérons que cette réglementation fédérale va être mise en place et complétée par des mesures spécifiques dans les états concernés.
Et c’est là que réside le problème : car la protection des animaux sauvages est du ressort des états. Et dans le règlement publié le 18 avril, il n'y a aucune incitation à appliquer son contenu. Proposer des équipes supplémentaires sans accorder le budget nécessaire, ça revient à parler dans le vide.
Conflits de territoires
Pourtant, la situation est urgente. La multiplication des conflits conduit à une chasse de plus en plus féroce au léopard. Les 10 dernières années, 560 attaques sur l’homme ont été recensées dans l’état de l’Uttarakhand, 240 dans le Maharashtra. 133 incidents homme-léopard ont été recensés ces trois dernières années dans l’état de l’ Himachal.
Vidya Athreya est une biologiste experte du sujet. Elle explique ainsi le problème :
Le léopard vit près des foyers d’habitation humains, ce qui explique la multiplication des conflits. Outre les attaques sur l’homme, l’animal est à l’origine de grosses pertes car il s’attaque aux élevages. Devant ces attaques, les villageois organisent des chasses punitives, que ce soit en Inde ou ailleurs.
Selon elle, le nombre de ces chasses pourrait être diminué en améliorant le processus de compensation des éleveurs de bétail tué et des familles des victimes.
Le retard systématique dans le versement des compensations conduit aux tueries vengeresses.
Un nouveau plan à envisager
Il faudra donc plus qu’une réglementation fédérale pour résoudre le problème. Plutôt un grand plan national impliquant les états. Un tel plan est réclamé par de plus en plus d’acteurs de la protection de la nature animale.
Le ministère de l’environnement et des forêts a une organisation efficace pour la protection du tigre, intitulée "project tiger". Il est grand temps que le gouvernement s’en inspire pour créer un "project leopard".
Pour en savoir plus, hindustantimes.com