Montevideo devient le centre névralgique d’internet en Amérique latine en accueillant les 6 principales entités du secteur au sein d’un même édifice. L’accès au haut-débit est considéré comme un moteur essentiel du développement économique et social.
Le haut-débit, une arme de taille contre les inégalités sociales
Montevideo devient le centre névralgique d’internet en Amérique latine en accueillant les 6 principales entités du secteur au sein d’un même édifice. L’accès au haut-débit est considéré comme un moteur essentiel du développement économique et social.
Installée sur les berges du Rio de la Plata, dans la capitale uruguayenne, la Maison d’Internet en Amérique latine et aux Caraïbes réunit le siège de 6 organismes clés d’internet.
L’Uruguay a été choisi pour la qualité de ses télécommunications, sa stabilité économique et le cadre juridique propice qu’offre cette nation sud-américaine aux ONG en matière d’imposition. Raùl Echeberria, président de l'Internet Society (ISOC) affirme:
« Il n’existe pas d’autre ville dans le monde, ou de bâtiment, au sein duquel soient regroupées autant d’organisations liées à cette thématique. »
La Casa de Internet accueille la branche latino-américaine de l’ISOC, ainsi que cinq autres organisations régionales:
- Le Registre d’adresses internet pour l’Amérique latine et les Caraïbes (LACNIC);
- Le Réseau de coopération latino-américaine de réseaux avancés, consacré à la recherche, l’innovation et l’éducation;
- La Latin American and Caribbean TLD Association (LACTLD), qui regroupe les administrateurs de domaines des pays de la région;
- La Fédération latino-américaine et caribéenne d’internet et de commerce électronique, chargée d’encourager le commerce en ligne et le développement des technologies de l’information;
- L’Association latino-américaine et caribéenne des opérateurs de points d’échange de trafic internet, dont la vocation est de fortifier les interconnexions régionales.
La décennie de l’Amérique latine
Inaugurée en présence du président de la république uruguayenne, cette nouvelle institution permettra une meilleure gestion et une plus grande coordination des outils essentiels à la croissance d’internet.
Les 34 pays présents les 14 et 15 avril 2012 en Colombie, à l’occasion du VIème sommet des Amériques, ont souligné le rôle prépondérant de l’accès au haut-débit en matière de développement régional. En quelques années, internet est devenu un outil irremplaçable pour réduire les inégalités sociales, renforcer la coopération régionale et augmenter la valeur ajoutée de la production de biens et de services.
Raúl Echeberría est convaincu que la région connaît une « croissance économique unique dans son histoire. Cette décennie est celle de l’Amérique latine. Et pour continuer à croître, nous avons besoin d’un internet fort, stable, sûr, ouvert, doté de modèles de gouvernance participatifs, grâce à l’engagement de l’ensemble des acteurs. »
Internet pour 300 dollars par mois
L’Union des nations Sud-américaines (UNASUR) mise sur la construction à court terme d’une boucle optique d’interconnexion, qui permettrait de faire baisser les coûts tout en améliorant la connectivité. Pour l’instant, seuls 40% des 600 millions de latino-américains ont accès à internet, et rarement au meilleur prix.
En Bolivie, une connexion de deux mégaoctets coûte 300 dollars par mois, soit 40 fois plus qu’en France et près de 100 fois plus qu’en Corée du Sud.
Malgré un net recul de la pauvreté, passée de 44% de la population en 2002 à 31% en 2011, ainsi qu’un faible taux de chômage (de l’ordre de 6,6%), l’Amérique latine reste la région du monde où les écarts entre riches et pauvres sont les plus importants.
Pour le président de l’ISOC, le prochain défi consiste à réduire les brèches numériques internes et à augmenter le nombre d’utilisateurs:
« Si nous y parvenons, nous garantirons un internet ouvert et participatif, qui servira de plateforme au développement de notre population et continuera d’agir comme un catalyseur pour l'exercice des droits de l'homme. »