Le gouvernement cambodgien cherche à faire passer une loi interdisant les associations locales non-déclarées et contrôlant les ONG étrangères par une collaboration forcée. Le projet rencontre une opposition farouche desdites ONG, de la société civile, ainsi que des USA.
Le gouvernement veut-il mettre les ONG au pas?
Le gouvernement cambodgien cherche à faire passer une loi interdisant les associations locales non-déclarées et contrôlant les ONG étrangères par une collaboration forcée. Le projet rencontre une opposition farouche desdites ONG, de la société civile, ainsi que des USA.
Les ONG face à un projet de mise au pas
Le gouvernement a officiellement décidé de revoir une troisième fois le projet de loi sur les organisations non-gouvernementales. La contestation a déjà pris de l’ampleur il y a un mois avec la publication par le ministère de l’Intérieur d’une deuxième version, qui s’est attirée les foudres de l’opposition. Les critiques ont relevé que cette nouvelle législation porterait un coup dur à la société civile. Elle obligerait les associations à se déclarer et forcerait les ONG étrangères à travailler avec le gouvernement sans que celui-ci n’ait à répondre de son implication dans leurs activités.
Cette contestation avait déjà eu lieu, mais plus de 500 ONG ont mis la pression sur le gouvernement dans une déclaration publiée par le CCC (Cooperation Comittee for Cambodia), porte-parole des ONG auprès du gouvernement cambodgien. Elle juge le projet de réglementation "inacceptable".
Pressions étrangères
Ce projet rencontre aussi l’opposition du gouvernement américain. Il y voie le "symbole" de la volonté de plusieurs pays du monde de restreindre la société civile. Il a également averti le gouvernement cambodgien que cette loi pourrait mettre un terme à l’aide financière apportée par les donateurs américains. De son côté, la banque mondiale a aussi appelé à de nouvelles négociations sur ce projet.
Nouth Sa An, secrétaire d’Etat au ministère de l’intérieur, se défend de ces accusations. Selon lui les critiques des ONG ont été prises en compte dans le nouveau projet de loi et le problème a été résolu. Lun Borithy, directeur exécutif du CCC, a annoncé lundi qu’il croyait que:
La majorité des ONG actives sont favorables" à une déclaration commune contre ce texte.
La société civile est impatiente de voir la nouvelle version du texte, avant qu’il ne passe en Conseil des Ministres, chose que nous (le CCC, ndlr) avons promis.
Il a d’ailleurs ajouté que Nouth Sa An avait déclaré lors d’une réunion plus tôt cette année que si une nouvelle version était faite, elle serait rendue publique. Mais une consultation après le passage de la loi en conseil des ministres n’est pas envisagée.