Le leader français du gaz GDF Suez a récemment annoncé un accord de financement pour la construction d’une usine de liquéfaction à Hackberry en Louisiane. A terme, GDF Suez prévoit même d’exporter vers l’Asie 4 millions de tonnes de GNL par an.
Un investissement important dans une usine américaine
12 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an, voilà ce que devrait être la future production de l’usine américaine dans laquelle GDF Suez investit. Pour ce projet d’envergure, le géant français s’est allié avec Mitsubishi Corporation/Nippon Yusen, Mitsui et la société américaine Sempra Energy. L’usine sera construite et exploitée par Cameron LNG, une filiale de Sempra Energy, sur le site de son terminal méthanier, situé à Hackberry dans le sud des Etats Unis. La production débutera en 2018 pour un coût total de développement estimé à environ 10 milliards de dollars.
Dans ce projet, le groupe français détiendra une participation de 16,6%. Ayant déjà reçu l’aval du ministère de l’Energie (DoE) américain en février dernier et de la Commission fédérale de régulation de l’énergie nucléaire, il ne restait plus qu’à valider la décision finale d’investissement, et c’est désormais chose faite. L’accord stipule que GDF Suez bénéficiera d’un tiers des capacités de l’usine, ce qui représente à terme 4millions de tonnes de GNL par an. Une telle quantité pourra par la suite être vendue à différents clients à travers le monde.
Un financement pour partie japonais
L’entreprise nippone Mitsui & Co a précisé dans un communiqué qu’un accord de financement de l’activité avait été trouvé « pour un montant de 7,4 milliards de dollars avec la Banque japonaise de développement international (JBIC) et des banques commerciales ». La JBIC devrait octroyer un prêt de 2,5 milliards de dollars, tandis que les autres banques apporteront le reste, ce qui représente 4,9 milliards de dollars, avec notamment une assurance fournie par le Nippon Export and Investment Insurence.
Si GDF Suez se lance dans un tel projet, c’est également pour faire face à une demande sans cesse croissante en Asie. Le groupe énergétique français devrait notamment profiter de la hausse de la demande en faveur du GNL en Asie. En mai dernier, GDF Suez avait déjà annoncé avoir conclu un contrat pour une durée de 20 ans avec le japonais Tohoku Electric Power. Il s’agit d’une grande compagnie régionale d’électricité japonaise qui couvre la région du Nord-Est du Japon où s’est produit le tsunami et la catastrophe de Fukushima le 11 mars 2011. Pour l’heure, elle est obligée de faire tourner ses centrales thermiques à plein régime pour compenser les mesures de précautions prises avec les réacteurs nucléaires de la région.
Cet investissement s’inscrit également dans l’objectif de rentabilité de GDF Suez. En effet, le premier semestre a été marqué par des résultats opérationnels en baisse à cause d’un hiver doux et de l’arrêt de deux réacteurs en Belgique. Le chiffre d’affaire a même reculé de 6,3% à 39,4 milliards d’euros. Le développement du GNL est donc un des grands axes de la stratégie de GDF Suez, puisque le groupe revendique le troisième rang mondial avec 16 millions de tonnes de gaz vendues chaque année.