Abritant 12% des forêts du bassin du Congo, le pays africain a des antécédents établis en matière de conservation et de gestion durable.
Le Gabon devrait devenir le premier pays d'Afrique à obtenir des millions de dollars d’aides pour la conservation de ses forêts, et ce à hauteur de 150 millions de dollars. L’accord, négocié au nom du gouvernement norvégien par la CAFI (Initiative Centre Africaine de la Forêt Tropicale), vise à renforcer les succès déjà obtenus par le Gabon dans la conservation de sa forêt tropicale.
Bonnes pratiques de conservation et de gestion durable
L'accord d’une durée 10 ans récompensera le Gabon - sous la forme de paiements basés sur les résultats - pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts. L'accord les récompensera également pour l'absorption de dioxyde de carbone par les forêts naturelles. Il honorera rétroactivement les performances réalisées depuis 2016.
L'accord Norvège-CAFI-Gabon fixera notamment un prix plancher du carbone de 10 dollars par tonne certifiée, à titre d'incitation financière à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le Gabon envisage d'utiliser l’ART - Architecture for REDD + (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation) Transactions - pour certifier les réductions d'émissions et leur élimination.
Bien qu’il abrite seulement 12% des forêts tropicales humides du bassin du Congo, la présence de près de 60% des derniers éléphants de forêt d’Afrique est considérée comme un indicateur de bonnes pratiques de conservation et de gestion durable. En fait, depuis le début des années 2000, le Gabon s’est employé à créer 13 parcs nationaux et à améliorer les performances en matière de gestion des ressources en bois hors des parcs.
Encourager les pays voisins à suivre cette démarche
« Je suis très heureux de ce partenariat axé sur les résultats, qui inclut un prix plancher historique du carbone pour encourager davantage le Gabon à continuer de préserver sa forêt pluviale », a déclaré Ola Elvestuen, ministre norvégien du Climat et de l'Environnement.
Environ 88% du Gabon est couvert de forêts et le gouvernement entend en préserver l'essentiel dans les années à venir, espérant atteindre 98%.
« La proposition de la Norvège de doubler le prix d’une tonne de dioxyde de carbone de la forêt tropicale est très important et nous permet d’espérer que la communauté internationale s’orientera vers un prix réaliste qui incitera réellement les pays de la forêt tropicale à suivre notre exemple », a déclaré Lee White, Ministre des forêts, des mers, de l'environnement et du changement climatique du Gabon.
Une partie de l’espoir est qu’au fur et à mesure que la valeur de la forêt pluviale gabonaise augmentera, le peuple gabonais bénéficiera également d’un niveau de vie amélioré, de nouveaux emplois, ainsi que de succès en matière de conservation et d’exploitation durable.