Diffusé jeudi 15 Août sur France 5 à 13h40, le troisième et dernier volet de la série documentaire Le Nouveau voyage d’Ulysse, s’attache à la question de l’énergie en Méditerranée.
Le défi énergétique méditerranéen
Diffusé jeudi 15 Août sur France 5 à 13h40, le troisième et dernier volet de la série documentaire Le Nouveau voyage d’Ulysse, s’attache à la question de l’énergie en Méditerranée.
« L’énergie, le défi » en Méditerranée
Le titre de ce documentaire voit juste. L’énergie en Méditerranée est bel et bien « un défi ». Selon qu’on se déplace du Nord au Sud du bassin, le défi peut prendre différentes formes définies par les contextes géographiques, politiques, et socioéconomiques des pays de la région. Et s’ajoute à cela un paramètre qui n’est autre que le réchauffement climatique.
Cette multiplicité de facteurs liés à la gestion de l’énergie est appréhendée de différentes manières par les localités méditerranéennes. A travers trois exemples emblématiques, ce reportage fait le pari de rendre compte de l’actualité énergétique du pourtour méditerranéen.
Et on remarque qu’il subsiste encore des disparités entre les pays du Nord et du Sud de la grande bleue.
Le défi logistique de l’énergie au Liban
Certains comme le Liban doivent relever le « défi » colossal de moderniser un réseau électrique aussi vétuste que mal géré par l’Etat. Pourtant ce ne sont pas les solutions qui manquent. Des études ont montré que les côtes et montagnes du pays ont la capacité d’accueillir des dispositifs d’énergie éolienne et hydraulique. Une solution durable qui pourrait répondre à une demande de plus en plus croissante d'une population qui ne cesse d'augmenter. Mais pour l'heure, la priorité semble être le financement d'un nouveau réseau électrique par le gouvernement. 6 milliards de dollars sont nécessaires. Une somme d'argent que celui-ci n'a pas. Une coopération entre secteur publique et secteur privée semble de mise.
L’Espagne, fer de lance européen des ENR malgré la crise
Vous serez agréablement surpris par le cas de l’Espagne. Saviez-vous que ce pays trop souvent perçu uniquement sous le prisme de la crise économique est un des leaders mondiaux de l’énergie éolienne et solaire ? Ce secteur fait partie de ceux qui ont été le moins touché par la récession dans le pays. D’ici à 2020, celui-ci projette de créer 350 000 emplois et il suscite de surcroît un engouement croissant de la jeunesse espagnole très sensible au développement durable.
La Turquie sur la bonne voie de l’économie d’énergie
Une autre découverte encourageante de ce reportage est la nouvelle politique de transport d’Istanbul. Après des décennies où le « tout voiture » a régné en maître sur la capitale turque, le gouvernement investit massivement pour créer un réseau de transports en commun moins polluant qui permettrait à terme de réaliser 15% d’économie d’énergie. Ajouté aux 30% d’économie projetés dans le secteur du bâtiment et 20% dans le secteur de l’industrie, l’espoir de voir la Turquie devenir un consommateur d’énergie responsable au Proche-Orient semble permis.
Coopération et développement durable : l’avenir énergétique méditerranéen
A la vue de ce type de documentaire, on remarque que les défis d’une production, d’une distribution, et d’un accès à l’énergie sont nombreux en Méditerranée. Des efforts sont réalisés pas à pas et de manière locale. Mais ce qui est surtout encourageant, c’est de voir que le développement durable est en passe de devenir incontournable au sein des nouveaux dispositifs énergétiques méditerranéens.
Dans ce carrefour des cultures où l’échange et l’inspiration mutuelle sont une seconde nature depuis deux millénaires, la question de la coopération entre nations demeure centrale afin de construire un réseau énergétique aussi performant que respectueux de l’environnement.
On comprend mieux la conclusion d’Olivier Alleman, journaliste spécialiste de l’environnement à la fin de cette séquence documentaire : « La diversification des sources d’énergie représente le défi des années à venir. Une bonne entente, une vraie collaboration des pays du bassin, une meilleure gouvernance pour certains, et le partage des expériences permettront de répondre aux exigences de bien-être des populations. »
Un constat clair pour des actions urgentes à mener…
Mathieu Viviani