Les activistes qui veulent protéger la forêt de Khimki de la destruction ont manifesté devant le siège de l’entreprise de construction Vinci à Paris la semaine dernière, rapporte la presse russe.
Le combat pour la protection d’une forêt moscovite s’étend à la France
Les activistes qui veulent protéger la forêt de Khimki de la destruction ont manifesté devant le siège de l'entreprise de construction Vinci à Paris la semaine dernière, rapporte la presse russe.
Jouant au bûcheron, Vinci devint scie
La tête de proue du mouvement pour protéger la forêt de Khimki, Evguenia Chirikova, repousse les limites de la lutte contre les constructeurs d'une nouvelle route à grande vitesse entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Faisant valoir que la poursuite du dialogue avec les responsables russes est inefficace, Chirikova tente de priver la société française de construction Vinci, en charge du projet, de soutien international. Les défenseurs de la forêt ont donc organisé lundi 2 mai une manifestation devant le bureau de Vinci à Paris.
Cet action devant Vinci n'a pas été décidée par hasard : lundi, une réunion des administrateurs de la société avait lieu. Difficile de savoir si la forêt russe était au programme mais Evgenia Chirikova a tout fait pour attirer l'attention de la direction de l'entreprise. Les défenseurs de la forêt de Khimki ne sont pas venus les mains vides et ont tenté de prévenir Vinci des dommages possibles pour sa réputation si le groupe de construction s'obstinait dans ce projet.
Chirikova a donné aux Français une pétition internationale en faveur de la forêt de Khimki. Cette pétition a été signée par 20.000 personnes de plus de 160 pays
, a déclaré Iaroslav Nikitenko, un des compagnons de Evguenia Chirikova. Selon lui, les gestionnaires de Vinci ont d'abord refusé de se pencher sur les documents apportés par les activistes russes , mais ils ont finalement accepté de recevoir cette pétition, grâce à l'entremise d'une euro-députée écologiste, Karima Delli. Du coup, les défenseurs de la forêt de Khimki ont également pu faire passer un rapport de l'organisation européenne BankWatch, qui a analysé les aspects financiers de la coopération enter Vinci et les autorités russes.
Pot-de-vins pas très verts
Le rapport pointe notamment l'opacité financière autour de ce projet d'autoroute et les pots-de-vins qui auraient été versés pour compenser les retards de travaux, dûs aux manifestations répétées qui ont lieu actuellement en Russie contre ce chantier. En outre, les activistes russes ont rappelé que la participation des ingénieurs routiers français dans ce projet serait contraire à la législation environnementale en Europe.
Ceci nous a été confirmé par Karima Delli, qui a promis d'envoyer une demande à la direction de Vinci
, a expliqué Nikitenko.
Avtodor, la société d'état partenaire russe de Vinci a nié toute malversation financière. Et elle a rappelé qu'un nouveau contrat avec Vinci devait être signé au cours du mois de mai, l'ancien ayant été rompu après la décision du Président russe, Dmitri Medvedev, de cesser la destruction de la forêt l'an dernier, face à la contestation grandissante.
Ce rassemblement à Paris n'a manifestement pas influencé la décision de la société française. Lundi soir, Vinci a affirmé que la société n'allait pas refuser de participer à la construction de l'autoroute entre Moscou et Saint-Pétersbourg. À leur tour, les défenseurs de Khimki ont déclaré avoir l'intention de monter dans les arbres pour entraver les travaux d'abattage.
Note de Green et Vert : Cela fait trois ans que les écologistes, artistes, et militants des droits de l'homme se battent pour la sauvegarde de la forêt de Khimki dans la banlieue de Moscou, un mouvement d'une rare ampleur dans la société civile russe. En août 2010, face à la mobilisation croissante des militants, Medvedev avait en effet suspendu le chantier avant de le relancer en décembre, ce qui a provoqué la colère des défenseurs de Khimki et d'une partie de la société russe. La plupart des opposants célèbres au régime russe se sont associés à ce combat contre la construction de cette autoroute.