Plusieurs cas d’une maladie infectieuse mortelle que l’on croyait exclusivement tropicale ont été recensés sur l’île de Vancouver et la partie continentale de la Colombie-Britannique. Les scientifiques …
Le changement climatique responsable de l’apparition d’une maladie tropicale ?
Plusieurs cas d’une maladie infectieuse mortelle que l'on croyait exclusivement tropicale ont été recensés sur l’île de Vancouver et la partie continentale de la Colombie-Britannique. Les scientifiques supposent que le changement climatique est en partie responsable de ce fléau.
Un rapport publié le 23 juillet par le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) recommande aux médecins américains de se montrer particulièrement attentifs aux patients présentant des signes de cryptocoque, une dangereuse infection fongique.
Le Cryptococcus est une levure dont deux espèces, le Cryptococcus neoformans et le Cryptococcus gattii, causent chez les humains et les animaux des infections pulmonaires, parfois suivies d’une dissémination à d’autres régions du corps, notamment le système nerveux central, la peau et les os. L’une des caractéristiques du Cryptococcus neoformans est d’affecter principalement les personnes infectées par le virus VIH demeurant aux quatre coins du monde.
Le Cryptococcus gattii touche en revanche des personnes non infectées par le VIH vivant dans des régions tropicales et subtropicales. Mais le nombre de sujets séronégatifs atteints de la cryptococcose a radicalement augmenté sur l’île de Vancouver depuis 1999. Six ans plus tard, les chercheurs ont constaté que le champignon s’est déplacé de l’île de Vancouver aux basses terres continentales de la Colombie-Britannique.
En réponse à l'apparition du Cryptococcus gattii au Canada, le CDC, les autorités locales de santé publique et la British Columbia Center for Disease Control (BCCDC) ont formé un groupe de travail. La cueillette des données épidémiologiques a permis de détecter des dizaines de cas d’infection.
Les facteurs responsables de l’arrivée du Cryptococcus gattii sur l’île de Vancouver et en Colombie-Britannique n’ont pas encore été découverts. Plusieurs cliniciens pensent néanmoins que le réchauffement climatique a pu créer un environnement favorable au développement de la maladie dans des pays à climat tempéré. Des températures plus chaudes peuvent affaiblir la résistance d’une plante à la colonisation fongique.
Le CDC a souligné qu’en dehors des changements climatiques, d'autres facteurs pourraient rentrer en jeu. Les champignons sont peut-être transportés d’une région à une autre sur des végétaux commercialisés ou sur des véhicules ; et peuvent par la suite coloniser certaines plantes indigènes.
Emilio De Bess, un épidémiologiste et vétérinaire de l'Oregon a mis en garde la communauté scientifique d’établir trop rapidement un lien de causalité entre l’essor du virus et le changement climatique.
La vérité est que nous ne connaissons pas vraiment les raisons. Nous avons besoin de prendre un peu de recul pour comprendre comment se propape le Cryptococcus gattii.