Le gouvernement néo-zélandais affirme que les facteurs environnementaux seront « au premier plan de nos préoccupations » lorsque des décisions importantes seront prises.
Une prise en compte du changement climatique sera désormais appliquée à toutes les décisions importantes prises par le gouvernement, a déclaré le ministre néo-zélandais du changement climatique, alors que les inondations et les feux de brousse font des ravages dans le pays au cours de leur première semaine de l'été.
Le ministre James Shaw a déclaré que le cabinet examine « régulièrement » les effets de ses décisions sur les droits de la personne, le traité de Waitangi, les communautés rurales, la communauté des personnes handicapées et le sexe.
Évaluation des impacts climatiques obligatoire
Désormais, le changement climatique deviendra également un élément standard du processus décisionnel du Cabinet.
« Les décisions que nous prenons aujourd'hui et à l'avenir, concernant les lieux où nous vivons, la façon dont nous nous déplaçons, la santé publique, nos relations les uns avec les autres, seront affectées d'une manière ou d'une autre par le changement climatique. Il est donc crucial que lorsque nous prenons de grandes décisions, le changement climatique soit au premier plan de nos préoccupations », a déclaré le ministre dans un communiqué.
Il a précisé qu'une « évaluation des impacts climatiques » sera obligatoire pour les propositions visant à réduire les émissions ou susceptibles d'avoir un impact sur les émissions de gaz à effet de serre supérieur à 250 000 tonnes par an.
Le ministère de l'Environnement a développé un outil qui peut être utilisé pour estimer les impacts des émissions, et son efficacité sera examinée à la mi-2020.
La Premier ministre Jacinda Ardern a qualifié l'urgence climatique le « moment sans nucléaire » de sa génération et a fait de la lutte contre ce problème une priorité pour son gouvernement de coalition.
Des effets du changement climatiques déjà visibles
Le mois dernier, le gouvernement a adopté la loi zéro carbone, s'engageant à réduire les émissions nettes à zéro d'ici 2050. Le gouvernement a également interdit de nouveaux permis d'exploration pétrolière et gazière offshore, s'est engagé à planter un milliard d'arbres d'ici 2028 et à ce que les émissions liées à l’agriculture soient diminuées en 2025 à défaut de quoi les agriculteurs paieront des impôts plus élevés.
Le porte-parole de Greenpeace, Gen Toop, a salué cette décision mais a appelé à plus d’action. « Nous devons vraiment voir des mesures politiques plus tangibles qui réduiront les émissions maintenant, en particulier celles du plus grand émetteur du pays, l'agriculture », a déclaré Gen Toop.
« Nous devons réduire les émissions maintenant. Pour ce faire, le gouvernement doit réglementer l'industrie laitière en supprimant progressivement l'utilisation d'engrais synthétiques et en limitant le nombre de vaches. Il doit soutenir une nouvelle production éolienne et solaire importante pour alimenter nos maisons, nos transports et notre économie, et il doit annuler les permis d'exploration de pétrole et de gaz », a déclaré poursuivi Gen Toop, en faisant référence à une société de combustibles fossiles qui a un permis pour explorer les eaux de la Nouvelle-Zélande.
Le porte-parole de l'opposition sur le changement climatique, Scott Simpson, a déclaré que l'annonce était une « initiative bien intentionnée », mais la manière dont elle serait mise en œuvre serait le véritable test.
Le ministère de l'Environnement précise que les effets du changement climatique étaient déjà visibles en Nouvelle-Zélande, avec notamment l'élévation du niveau de la mer, le réchauffement des températures océaniques et des étés plus chauds.
À plus long terme, le ministère indique que le pays connaîtrait des températures annuelles plus chaudes dans tout le pays, des conditions météorologiques plus sévères, une érosion côtière due à l'élévation du niveau de la mer, des inondations de plus en plus fréquentes et des niveaux plus élevés de mortalité humaine et animale.