Le cerveau américain de moins en moins vert

De moins en moins d’Américains croient à ce que les scientifiques annoncent sur le climat malgré l’accumulation de preuves. Le pays fait-il une allergie à la science ?

Par GVadmin Modifié le 14 juin 2012 à 15 h 45

De moins en moins d’Américains croient à ce que les scientifiques annoncent sur le climat malgré l’accumulation de preuves. Le pays fait-il une allergie à la science ?


Les Américains, et particulièrement les Républicains, semblent avoir perdu confiance en la science. Malgré un rapport de 2007 qui apportent les preuves du réchauffement, les erreurs des scientifiques et le scandale du Climategate (des emails privés révélant le comportement douteux de certains scientifiques) en ont découragé plus d’un.

Selon Jay Inslee, député Démocrate,

Si Copernic, Galilée, Newton et Einstein témoignaient aujourd’hui, les Républicains ne les croiraient qu’une fois que l’Arctique aurait fondu ou que l’Enfer aurait gelé.

Les faits ne suffisent manifestement plus à changer les opinions en matière d’environnement.

L’explication ? Nos émotions !

Les émotions et valeurs individuelles ont un poids énorme dans la réception des informations et les prises de décisions. On préfère par exemple éviter une perte que de s’assurer un gain. Appliqué à l’environnement, la possibilité de développer des emplois verts avec une économie à basse énergie ne vaut pas le risque de perdre les emplois et l’économie actuelle.

On prend aussi ses décisions en s’identifiant à un groupe. Les Républicains ne choisiront pas une politique comme la taxe carbone, car les taxes sont une caractéristique démocrate. On pourrait espérer que la science non-partisane les convainque, mais le pouvoir du groupe est vainqueur : les Républicains considèrent que l’idée de science du climat est contaminée par des idéologues dont les arguments économiques ignorent simplement les faits scientifiques. Peu importe combien de rapports sur le CO2 on leur fournira, rien ne les fera changer d’avis.

La meilleure solution serait de

changer le message et recadrer le problème de façon à ne pas déclencher une opposition inconsciente chez les Américains.

Ils sont moins sceptiques sur le « changement climatique » que le « réchauffement climatique », peut-être parce que le terme est plus général. Recentrer le message des verts sur des sujets moins controversés (la santé, la sécurité nationale) aide beaucoup : on préfère apprendre comment laisser une planète plus saine à ses enfants qu’être sermonné sur notre futur apocalyptique.

L’avantage de cette irrationalité est que les humains semblent parfois aller contre leurs priorités immédiates en sacrifiant leur intérêt pour celui du groupe […] Notre cerveau se développe socialement et donc durablement, nous pouvons encore motiver la population pour arrêter le changement climatique, mais peut-être pas grâce à la science du climat.

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