Bus, alarmes, klaxons… les sources de pollution sonore sont chaque fois plus nombreuses dans la capitale argentine, classée quatrième ville la plus bruyante au monde. Malgré quelques avancées au niveau législatif, …
Le bruit qui rend fou
Bus, alarmes, klaxons… les sources de pollution sonore sont chaque fois plus nombreuses dans la capitale argentine, classée quatrième ville la plus bruyante au monde. Malgré quelques avancées au niveau législatif, les contrôles n’ont pas souvent lieu et aucune amélioration n’est à prévoir.
Invisible et immatériel, le bruit n’est pas considéré comme une véritable pollution et est vécu comme une fatalité, à laquelle nous essayons tant bien que mal de nous habituer. Pourtant, ses répercussions sur notre santé physique et psychique ne sont pas à prendre à la légère.
Selon l’Agence de protection environnementale de la ville de Buenos Aires, la capitale argentine arrive en quatrième positon des villes les plus bruyantes au monde, après Tokyo, Nagasaki et New York. Le problème n’est pas nouveau et a conduit à la création d’une loi spécifique en 2005. L’année suivante, une carte recensant les lieux où la situation est la plus préoccupante a pu être dressée par le ministère de l’Environnement, en collaboration avec l’Université polytechnique de Madrid et l’ONG Oír Mejor.
Il en ressort que les axes les plus importants sont presque tous exposés à des niveaux sonores excessifs, comme la célèbre avenue 9 de Julio, l’une des plus larges au monde (140 mètre d’un trottoir à l’autre). De nombreuses intersections sont soumises à un bruit atteignant 80 décibels (dB), alors que l’OMS recommande de ne pas dépasser 70 dB. Le bruit est considéré comme gênant à partir de 40 dB et peut provoquer des dégâts irréversibles s’il franchit les 90 dB.
Les conséquences de la pollution sonore ne se limitent pas aux troubles de l’audition : stress, insomnies, effets sur le système cardio-vasculaire, immunitaire et endocrinien affectent le corps, tandis que sur le plan psychologique, on constate un manque d’attention, des difficultés d’apprentissage et une diminution de la productivité au travail.
Malgré la diversité des sources, les transports publics constituent la principale pollution sonore, comme c’est le cas dans la plupart des grandes métropoles mondiales.
L’absence totale de contrôle des systèmes d’échappement des voitures, qui ne sont pas vérifiés lors de l’inspection technique des véhicules, ainsi que les concerts de klaxons des embouteillages entraînent également une gêne importante, qui pourrait facilement être évitée en sanctionnant les automobilistes irrespectueux.
Autre source de bruit, et pas des moindres : les sirènes des ambulances, des pompiers et des véhicules de police. En théorie, celles-ci sont soumises à une réglementation rendant obligatoire une diminution du volume lorsque le véhicule ralentit, mais celle-ci n’est pas appliquée.
Noyées dans un vacarme assourdissant, les plaintes des habitants de Buenos Aires ont bien du mal à se faire entendre, et les autorités locales et nationales continuent de se renvoyer la balle, pour savoir à qui il appartiendra de ramener le silence.