Pour la première fois, la Compagnie Municipale de Nettoyage Urbain a signé un partenariat avec des entités représentant les ‘recycleurs’ de rue pour qu’ils effectuent une collecte des matériaux réutilisables …
Le Bilan Carbone du Carnaval s’améliore
Pour la première fois, la Compagnie Municipale de Nettoyage Urbain a signé un partenariat avec des entités représentant les 'recycleurs' de rue pour qu’ils effectuent une collecte des matériaux réutilisables dans le Sambodrome (arènes où ont lieu les défilés).
Au total, 70 cartoneros ('recycleurs' des rues) indiqués par la Fédération des Coopératives des recycleurs de rue de l’Etat de Rio de Janeiro, participeront de l’opération.
Ce programme leur assure un revenu supplémentaire durant le carnaval
..., dit le gérant de Coleta Seletiva, Jorge Otero, qui ajoute
Nous sommes sur le chemin du professionnalisme.
En plus des cannettes de bière et de soda, les matériaux plastiques recyclables seront aussi ramassés. L’an dernier 13 tonnes de cannettes d’aluminium ont été récoltées, soit 78% de plus qu’en 2009. La prévision pour cette année est encore supérieure, due à l’augmentation du nombre de recycleurs.
Jorge Otero rappelle que le Brésil est le leader mondial dans les recyclages d'aluminium avec un indice de retour de 98%, et de bouteilles en PET, avec 55%.
Au total, tous matériaux confondus, durant les 4 jours de défilés dans l’arène de l’Avenue Marquês de Sapucai, près de 410 tonnes de déchets ont été ramassées.
Néanmoins, les points d’amélioration sont encore nombreux.
Pour Heliana Marinho, gérante de la Section Economie Créative du Sebrae de Rio (Organisme appuyant les petites entreprises),
Le carnaval est une fête déficitaire d’un point de vue économique et insoutenable sur la question environnementale.
Les subventions de l’Etat pourraient être remplacées par des apports du secteur privé, et les déchets générés par les défilés des écoles de samba (chars, déguisements), devraient être mieux recyclés.
Elle coordonne une étude sur l’économie du Carnaval depuis l’an dernier. Les premiers résultats montrent qu’il faut désormais professionnaliser la fête et inciter la création d’emplois formels, tout en diminuant le gaspillage des matériaux non recyclables comme le latex et le polystyrène.
Selon les estimations du Sebrae, les 12 écoles de samba du Groupe Spécial investissent au minimum 4 millions de Reais (1,75 million d’euros) pour l’événement, près de la moitié provenant de subventions municipales.
Le secteur privé bénéficie directement des retombées de l’événement, les hôtels et restaurants affichant complet à cette époque de l’année. Or, il ne participe pas financièrement aux coûts de l’événement. Pour Heliana, il est nécessaire d’injecter des fonds privés dans le Carnaval populaire.
Il faut un changement de mentalité afin de préparer le secteur privé à assumer les subventions et les investissements nécessaires, notamment en terme de services.
Pour résoudre l’autre problème de la fête, les déchets, la gérante suggère un engagement des écoles dès la planification des achats de matériel qui représentent plus de 80% des dépenses des écoles et qui sont difficilement réutilisés d’une année sur l’autre.
Concernant les emplois, la mise en place de formations techniques et administratives spécialisées permettrait de professionnaliser et formaliser ce secteur de l’économie créative.