Six semaines que les explorateurs sont partis. Des kilomètres et des kilomètres parcourus, des heures de forage, des échantillons d’eau recueillis, des créatures marines capturées et des caractéristiques marines mesurées. A mi-chemin de l’expédition, quelles recherches ont été effectuées jusqu’à présent et qu’allons-nous apprendre?
Le bilan à mi-parcours
Catlin Arctic Survey 2011 : 6e semaine
Des kilomètres et des kilomètres parcourus, des heures de forage, des échantillons d’eau recueillis, des créatures marines capturées et des caractéristiques marines mesurées. Le niveau de dioxyde de carbone mesuré dans l’air, la glace et la mer. Plus de 20 trous forés dans la glace… Nous arrivons, cette semaine, à mi-chemin de l’expédition. À un mois de la fin du parcours, cet article explique la raison pour laquelle les scientifiques et explorateurs des quatre coins de la planète se sont réunis pour la troisième édition du Catlin Arctic Survey.
Quelles recherches ont été effectuées jusqu’à présent et qu’allons-nous apprendre ?
Depuis le début des observations à grande échelle de l’Arctique par satellite à la fin des années 1970, les scientifiques n’ont cessé d’observer la diminution de la banquise en été, phénomène qui s’est accéléré ces dernières années.
Le Catlin Arctic Survey 2011 se concentre sur l’effet qu’a l’augmentation du niveau d’eau douce dans l’Arctique. Le danger, c’est que cette eau douce ait un effet sur les courants océaniques de la planète et ralentisse la chute de l’eau salée froide de l’Arctique qui est à la base des principaux courants de l’océan Atlantique qui emmènent de l’eau chaude vers le nord et de l’eau froide au sud.
À la fin de l’été 2010, la banquise couvrait seulement 4,60 millions de km2, soit la troisième surface la plus faible depuis le début des enregistrements en 1979. Dr Simon Boxall, océanographe et partenaire des recherches, affirme que des records de surface de la banquise sont désormais régulièrement battus dans l’Arctique.
Il ne s’agit plus d’événements rares. La tendance de diminution de la banquise est particulièrement déconcertante car les modèles du début du XXIe siècle prévoyaient les niveaux d’aujourd’hui à la fin du siècle seulement. Cela indique que notre baromètre du changement climatique – l’Arctique – renvoie des signaux alarmants.
Nous avons reçu d’autres avertissements : moins de 15% de la banquise de l’Arctique à plus de cinq ans. Dans les années 1980, ce pourcentage avoisinait les 50-60 %. D’autres rapports, publiés la semaine dernière par le Projet Clamer (collaboration entre 17 instituts de 10 pays européens), préviennent qu’une grande quantité d’eau douce de l’océan Arctique allait se déverser dans l’Atlantique, entraînant des effets importants sur le climat.
De quelle manière la fonte de la banquise affecte-t-elle les écosystèmes marins et les modèles météorologiques ? La banquise restante est peut-être également en danger : cette eau douce risque-t-elle d’accélérer la fonte de la banquise de l’Arctique ? Et comment les modèles climatiques ont-ils pu se tromper à ce point ?
Ce sont à ces questions que les scientifiques et explorateurs du Catlin Arctic Survey tentent de répondre. Chaque chercheur essaie de trouver un petit morceau du puzzle et bien qu’il n’existe aucune réponse immédiate, deux mois de forage quotidien de la glace, de mesure, d’échantillonnage et de déploiement d’instruments devraient aider à recueillir des données importantes.
Alors que l’analyse approfondie et la publication ne démarreront qu’au retour des scientifiques dans leurs laboratoires, le premier feedback sur la qualité des données du Catlin Arctic Survey est prometteur. Dr Boxall estime que les appareils haute technologie de mesure de la température de la mer et de la salinité ont été à la hauteur. Et l’explorateur Adrian McCallum explique qu’il faudra attendre les premiers résultats :
La plupart de nos instruments fonctionnent comme des boîtes noires : ils enregistrent des données mais il est impossible de consulter ces données avant de les avoir chargées sur un ordinateur portable à la fin de l’expédition... dans un mois.
La première moitié du parcours a également été marquée par de nouvelles arrivées au Camp de glace Catlin. Dr Oliver Wurl, Dr Ceri Lewis et Jamie Buchanan-Dunlop, responsable de la communication, sont arrivés la semaine dernière, tandis que la scientifique Kristina Brown et Marjan Shirzad, responsable de la communication, sont rentrés chez eux.
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