Lors du Congrès géologique international qui a eu lieu du 27 août au 4 septembre au Cap en Afrique du Sud, des experts se sont réunis et ont demandé à déclarer la fin de l'Holocène (l'ère géologique actuelle) et le commencement d'une nouvelle période due à l'action de l'Homme : l'Anthropocène. Pas vraiment une bonne nouvelle...
Les conséquences de l'action de l'homme sur la planète sont vastes : érosion des sols, disparition des espèces, changements du climat ou encore réchauffement des océans. En 4,5 milliards d'années, c'est la première fois qu'une espèce unique a complètement modifié la morphologie, la biologie et la chimie de la Terre.
Cela a mené le groupe d'experts qui s'est réuni pour le Congrès géologique international à voter à une large majorité en faveur de l'entrée officielle de la Terre dans cette nouvelle ère géologique nommée : « Anthropocène ». Cette ère dont le nom trouve son origine à la fin du XXème siècle sous la plume du prix Nobel de chimie Paul Crutzen, aurait démarré d'après le scientifique à la fin du XVIIIe siècle avec la révolution industrielle.
Cette date provoque des débats au sein de la communauté scientifique. Les experts qui se sont réunis au Cap estiment en effet le point de départ de cette ère dans les années 50, lors desquelles a eu lieu l'accélération de la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère.
L'homme, une force qui modifie la planète
Ce passage à cette nouvelle ère demandé par les géologues, est loin d'être mis en place. Cette proposition devra d'abord être soumise à de nouvelles commissions d'experts et pour arriver à la fin du processus, deux ans seront nécessaires. Cependant ce congrès signe l'acceptation scientifique de cette nouvelle ère géologique.
Ce n'est pas une excellente nouvelle pour l'environnement. Selon Catherine Jeandel, directrice de recherche au CNRS et membre du groupe qui travaille depuis plus de sept ans sur cette question, l'homme est devenue une force telle qu'il modifie la planète. De quoi susciter, si tel n'était pas déjà le cas, une remise en question de notre modernité industrielle.