De nouvelles données suggèrent que 870 millions de personnes dans le monde ont souvent faim et que 2 millions de personnes sont mal nourries. Des chiffres inacceptables pour l’Institut “International Food Policy Research” (IFPRI).
L’agriculture : une solution à la faim
De nouvelles données suggèrent que 870 millions de personnes dans le monde ont souvent faim et que 2 millions de personnes sont mal nourries. Des chiffres inacceptables pour l’Institut “International Food Policy Research” (IFPRI).
Faire pousser … des emplois
Dans son dernier rapport, l’IFPRI montre qu’en dépit des progrès faits, les chiffres reflètent encore trop de souffrances. Les chercheurs s’accordent à dire que l’agriculture est une solution, car elle est créatrice d’emplois et qu’elle fait baisser les prix de la nourriture tout en nourrissant les travailleurs.
Selon Lester Brown, fondateur du “Earth Policy Institute” à Washington :
“L’agriculture dans les pays du Sud a de forts besoins de main d’œuvre. Or, récemment, les grosses compagnies ont mécanisé l’agriculture, ce qui a provoqué beaucoup de pertes d’emplois. Mais il y a désormais besoin d’infrastructures modernes : électricité, ascenseurs pour le grain, les stockages d’engrais, le savoir faire mécanique. Donc il y a quand même création d’emplois ; seulement il faut être qualifié”.
Sheggen Fan, directeur-général de l’IFPRI, renchérit :
“En Afrique, l’agriculture est une excellente chose. Mais pour être dynamique et très productive, il faut que la main d’œuvre soit davantage éduquée et innovatrice ».
Les conflits : à la fois cause et conséquence de l’insécurité alimentaire
Les chercheurs de l’IFPRI constatent que la violence au Nigeria a réduit la production agricole, avec de lourdes conséquences sociales et économiques. Les troubles au Mali et en République démocratique du Congo ont entrainé le déplacement interne d’environ 3 millions de personnes et 70 000 autres ont rejoint les pays voisins. Les combats en Somalie, au Yémen, en Syrie et les troubles dans les pays arabes se sont rajoutés au manque de pluie.
Il y a eu de nombreuses sécheresses en 2012 et la production mondiale de blé était faible. Le manque de pluie a touché les ¾ des terres arables nord-américaines, ce qui a fait augmenter les prix en Australie, au Kazakhstan, en Russie et en Ukraine, les champions de l’exportation de blé. Selon les spécialistes, cela n’est que le début de nos déboires avec le réchauffement climatique.
Andrew Steer, directeur du “World Resource Institute” déclare :
“En 2012, le monde a finalement accepté que sa température moyenne augmenterait de 2 degrés. Au-delà de la production alimentaire, de la dégradation des terres et de la déforestation, nous allons manquer d’eau et faire face à des prix vertigineux.”
Les femmes ont un rôle essentiel
Une bonne performance agricole améliore l’accès des femmes aux ressources de production. La contribution des femmes dans ce secteur accélère la productivité mais elle a aussi de plus grands bénéfices nutritionnels. Même si dans le Sud, entre 40 et 80 % des femmes travaillent dans l’agriculture, elles n’ont pas souvent accès aux crédits, aux transactions financières et ne sont pas souvent propriétaires. Danielle Nierenberg, co-fondatrice de Food Tank se réjouit de voir de nouvelles politiques destinées spécifiquement aux femmes :
“ En général, les hommes vont faire de l’agriculture commerciale et vendre leur production de maïs ou de coton. Les femmes vont faire pousser les légumes pour leur famille. Avec une meilleure équité, elles sont capables de produire plus, de favoriser la croissance économique et de protéger les ressources naturelles, et par conséquent la lutte contre la faim.”
M. Fan de l’IFPRI est d’accord :
“Les femmes sont plus exigeantes pour la bonne alimentation de leur famille. L’amélioration de la situation est directement liée aux femmes ».