L'Allemagne est un pays qui affiche de hautes ambitions en matière de politique environnementale et où les préoccupations écologiques sont débattues jusqu'au niveau municipal. Non contente d'avoir été élue Capitale Verte Européenne en 2011, la ville industrielle d'Hambourg ambitionne désormais de devenir un modèle en matière de gestion écologique des approvisionnements et de passation de marchés publics.
La municipalité d'Hambourg vient pour cela d'adopter de nouvelles normes de protection de l'environnement qui encadrent de manière stricte ses structures administratives. Adoptée fin janvier, cette nouvelle règlementation interdit en effet aux personnels des administrations de s'approvisionner avec des produits jugés trop polluants.
Dans un rapport de plus de 150 pages intitulé "Guide pour un approvisionnement écologique", Hambourg détaille les standards de consommation auxquels doivent désormais se soumettre l'ensemble des services de la ville. Une législation inédite Outre-Rhin et qui fixe les conditions d'achats du matériel informatique ou des articles d'hygiène, qui oriente le choix des textiles des uniformes des agents municipaux et des systèmes d'éclairage pour les bâtiments publics ou qui préconise les moyens de transports à privilégier lors des déplacements professionnels des fonctionnaires.
Administrée par une coalition socialiste et écologiste, la ville d'Hambourg a décidé en outre de bannir l'utilisation du café en capsules, des détergents contenant du chlore ou encore des emballages plastiques jetables (bouteilles d'eau et de bières, couverts etc...). De manière générale, tous les produits jugés polluants ou énergivores ne pourront plus être achetés avec l'argent public. Et les décideurs municipaux doivent désormais prendre en compte l'ensemble du cycle de vie d'un produit (de sa production à son élimination) lors de son achat.
La municipalité s'est engagée à ne pas générer de surcoût à moyen terme. Les économies (énergétiques notamment) réalisées avec cette nouvelle réglementation permettront de compenser les surcoûts liés à l'achat de produits plus respectueux de l'environnement.
Selon Jan Dube, porte-parole d'Hambourg sur les questions environnementales, cette démarche n'en est qu'à ses balbutiements. "Les recommandations actuelles sont écologiques, mais nous aimerions que la prochaine version soit plus sociale et durable, c’est-à-dire qu’elle s’intéresse aussi aux conditions de fabrication des produits".
En France, le Bureau de la Politique Ministérielle d'Achats Durables est l'organe gouvernemental qui préconise le respect de certaines normes écologiques dans le cadre des contrats publics. Il n'existe cependant pas de réglementation contraignante au niveau local.