Nous avons pu lire très récemment une étude de l’Ipsos réalisée pour l’Adème, concernant les caractéristiques de la consommation collaborative. Plusieurs chiffres ont été donnés ainsi que des profils « types » des utilisateurs de cette nouvelle économie.
La tolérance caractérise l’économie collaborative
Nous avons pu lire très récemment une étude de l’Ipsos réalisée pour l’Adème, concernant les caractéristiques de la consommation collaborative. Plusieurs chiffres ont été donnés ainsi que des profils « types » des utilisateurs de cette nouvelle économie.
Ainsi les covoitureurs sont des personnes avec des tendances à découvrir, expérimenter, créer du lien. Les utilisateurs d’Amap aiment respecter la nature et veulent renouer avec elle. Les loueurs d’objets souhaitent faire durer le matériel et contribuer à la société. Ceux qui font du troc apprécient de trouver des bonnes affaires et être touche à tout. Ceux adeptes de l’occasion se confortent de savoir se débrouiller et réussir par eux-mêmes. Et enfin ceux qui font des achats groupés sont attirés par la découverte des opportunités d’achats plaisirs.
En général, ces profils sont adeptes du système D, prêts à faire de nouvelles rencontres et attentifs à leur environnement. Mais un terme manque à l’appel : Tolérance !
De ma propre expérience, la tolérance est l’une des caractéristiques les plus fortes pour que l’économie collaborative puisse exister.
Pour avoir participer à une disco-soupe en début d’année, nous avons contribué à la préparation de soupes et de petites brochettes avec des légumes délaissés. Ceux qui ne trouvent jamais preneurs lorsqu’ils sont mis sur les étales des marchands. Et pourtant nous avons vécu un super moment et un vrai régal car la soupe préparée par un chef avait un goût saisissant ! Idem pour les salades réalisées lors du OuiShare Fest.
Que l’on soit adepte de La ruche qui dit Oui, d’Amap, nous acceptons par avance d’avoir peut-être des légumes moins jolis que ceux auxquels nous aspirions, avec des défauts d’apparence. Mais leurs goûts supplantera ce désagrément.
Vous avez déjà du vivre des inconvénients en voyageant en train (pire en avion) où l’on vous annonce des minutes voir des heures de retard ! Et bien sûr la contrariété et le mécontentement qui vont avec, rajoutant des « oh mais c’est pas possible !!! » plus des protestations en tout genre. Sentiment logique car nous payons un tarif (très cher parfois) pour un service qui est rendu par des professionnels, formés pour effectuer ce travail avec toutes les compétences requises pour la réalisation et la maintenance.
Pourquoi je vous parle de tout ça, car lors de notre retour de Paris, nous avons vécu quelques petits désagréments en co-voiturage. Il faut dire que quitter la capitale le jour d’un week-end prolongé, c’est aimer participer à des bouchons comment dire : « monstrueux » ! Mais, passagers comme conducteur nous avons accepté cette situation et de voir notre horaire d’arrivée se rallonger. Notre chauffeur Denis n’y était tout de même pour rien ! Le voyage continua sans encombre, mais à une quarantaine de kilomètres de notre destination, le véhicule se mit soudainement à ralentir, grande inquiétude de tout le monde, embarras de Denis qui avec quelques difficultés arriva à prendre une sortie et à nous approcher d’une station service. Les complications de ce style, personne n’aime, et dans la voiture les remarques fusent mais pas contre le propriétaire juste des « oh non, j’espère que ce n’est pas grave » « mince on n’a pas de chance aujourd’hui »…
Là aussi, nous prenons notre mal en patience et notre chauffeur-mécano gêné de ce problème se confond en excuses. Mais de quoi ? C’est une durite qui a lâché, difficile de prévoir à l’avance ce genre de panne. Et cela semble bien l’avis de toutes les personnes qui partagent ce covoiturage. Denis n’est pas taxi de métier, encore moins mécanicien…
De nouveau la tolérance nous anime. Et nous finissons ce périple avec quelques heures de plus, mais contents de s’être rencontrés et d’avoir partagé cette aventure.
Est-ce lié aux personnes présentes ? Ou plutôt à l’économie collaborative ?
Et oui, nous savons que si nous participons en faisant des dons ou une collecte pour de beaux projets que ce soit avec un don pour agir ou écobole, nous prenons nos responsabilités et faisons confiance dans un projet qui ne verra peut-être jamais le jour. Relativiser devient notre doctrine, car ce serait bien plus dommage pour le futur créateur que pour nous. Pas certaine que les banques vivent ce genre de sentiments.
Suite à une réservation Bedycasa, il est possible que la chambre ne corresponde pas à nos attentes, mais là aussi la tolérance est souvent de mise, le propriétaire n’est pas un professionnel d’hôtellerie il nous propose une partie (voir la totalité) d’un lieu qu’il habite. Nos commentaires feront qu’il pourra corriger le tir. La critique constructive lui permettra de s’améliorer.
Idem avec des objets empruntés sur Tipkin, le taille-haie n’est peut-être pas aussi puissant qu’on le souhaitait mais il nous dépannera tout de même. De plus le propriétaire ne connaissait pas le style de haies auquel nous souhaitions faire une coupe de printemps. Revoir ce détail en consultant la fiche technique du produit ou demander plus de conseils sur l’annonce du propriétaire.
La tolérance caractérise l’économie collaborative car nous avons à faire à des gens comme vous et moi ! Avec leurs défauts et leurs qualités, leur bonne étoile et leur malchance, nous pouvons nous identifier à eux car ils ne prônent pas une carte de professionnel. Juste amateurs, certainement comme vous, intéressés par une économie plus horizontal, de pair à pair, essayant de repenser une consommation où nous avons tous un rôle à jouer.
Céline Laporte