A partir du 1er juillet 2012, l’Australie devrait imposer une taxe carbone à ses gros pollueurs. Mais si le gouvernement a le soutien du Parlement, l’électorat serait hostile à cette mesure; il craint qu’elle ne pousse à l’inflation.
La taxe carbone est dure à avaler
A partir du 1er juillet 2012, l'Australie devrait imposer une taxe carbone à ses gros pollueurs. Mais si le gouvernement a le soutien du Parlement, l'électorat serait hostile à cette mesure ; il craint qu'elle ne pousse à l'inflation.
Le schéma de réduction des émissions de carbone mis en place autour de la taxe vise les 500 plus grands pollueurs du pays. Elle prévoit de fermer les centrales électriques au charbon les plus polluantes, mais aussi de compenser particuliers et entreprises pour l'inflation qui en découlerait.
Alors que la taxe a le soutien des syndicats, de l’industrie minière, des écologistes et des groupes d’aide sociale, les citoyens eux restent opposés à celle-ci.
Opposition citoyenne
Quand le président du syndicat de la construction, de la forêt, des mines et de l'énergie, Tony Maher, déclare qu'on va pouvoir enfin "arrêter de jouer à la politique et commencer à préparer notre avenir" grâce à cette réforme, c'est seulement 37% des sondés qui le soutiennent.
Tony Abbott, chef de l’opposition, estime que cette taxe ne réduira pas les émissions et sera un fardeau économique pour les Australiens. Il prévoit un referendum sur la taxe. Certains avancent que la technique viserait à déstabiliser le Premier Ministre Julia Gillard.
Le gouvernement va faire de son mieux pour convaincre l’opinion publique qu’il faut agir maintenant afin d'éviter de payer plus cher plus tard. Selon les prévisions, la taxe devrait permettre d'économiser 159 millions de tonnes de CO2, d’ici 2020. Soit l’équivalent du rejet de 45 millions de voitures.
Réinvestissement social et écolo
Les 500 entreprises les plus polluantes devront payer 23$ (environ 17 euros) par tonne d’émissions. Afin de ne pas pénaliser le consommateur, l'argent récupéré de la taxe contribuera à hauteur de 4,2 milliards pour compenser la hausse des prix.
Les retraites, les aides sociales, le chômage et les bourses étudiants seront augmentés d’1,7%. Enfin, le seuil non-imposable pour les salaires devrait passer de 6.000$ à 18.000$ (de 4.200 à 12.600 euros), ce qui devrait donner un coup de pouce à l’économie en permettant à un million de personnes de ne plus payer d’impôt sur le revenu.
En parallèle, un budget de 13 milliards est prévu pour développer les programmes d’énergie propre et de biodiversité pour protéger les espèces menacées par le réchauffement climatique.