Alors qu’un nouveau barrage hydroélectrique va entrer en service sur la partie chinoise du Mékong, le Cambodge s’inquiète. Car selon certains scientifiques, les sécheresses des dernières années sont dues à la captation des eaux sur le territoire chinois.
La sécheresse, est-ce la faute de la Chine ?
Alors qu’un nouveau barrage hydroélectrique va entrer en service sur la partie chinoise du Mékong, le Cambodge s’inquiète. Car selon certains scientifiques, les sécheresses des dernières années sont dues à la captation des eaux sur le territoire chinois.
La Chine accusée des sécheresses à répétition
Décidément, c’est la mode ! D’un côté du Pacifique, les trois débats de l’élection présidentielle américaine ont montré comme les politiques des USA ont tendance à accuser la Chine pour expliquer tous les déboires de leur économie. De l’autre côté de l’océan, c’est le Cambodge qui accuse les Chinois d’être derrière… les sécheresses à répétition de ces dernières années. Et les plaintes du royaume semblent plus crédibles que celles de la première puissance mondiale.
En effet, le Cambodge (ainsi que plusieurs autres pays d’Asie du Sud-Est) dépend fortement des eaux du Mékong pour assurer sa survie. Or ce grand fleuve prend sa source en Chine, dans la même région que les deux autres grands cours d’eau chinois. La multiplication des installations hydroélectriques sur le territoire de l’empire du milieu commence à appauvrir de manière inquiétante le débit du fleuve au-delà de la frontière.
Les barrages mis en cause
Mi octobre, la presse chinoise a fait les éloges du dernier né des barrages du Mékong. La première turbine du complexe de Nuozhadu a fait ses premiers tours. Ce barrage qui sera complété en 2014 sera le plus important de tout le bassin du Mékong. Les journaux officiels, dans leur couverture de l’événement, n’ont pas oublié de relater les déclarations conciliatrices du maître d’ouvrage : « le Mékong ne capte que 13,5% de ses eaux sur le territoire chinois. Le Nuozhadu, comme les autres barrages chinois, n’affectera donc pas les pays voisins.»
« Mensonge ! » s’insurge Ame Trandem, responsable Asie du Sud-Est de l’ONG International Rivers. « Les chiffres rapportés par la presse chinoise ne reflètent qu’une infime partie de la vérité. Le problème, c’est que pendant la saison sèche, ce n’est pas 13,5,%, mais 50% des eaux qui sont captées en Chine. On a pu constater pendant la sécheresse catastrophique de 2010 que la baisse du débit du Mékong correspondait exactement au remplissage de l’énorme barrage de Xiawan ».
Une affaire portée devant la commission internationale du Mékong
Les autorités cambodgiennes souhaitent que la Chine communique plus sur ses projets hydroélectriques sur le bassin du Mékong. Pour cela, elles ont porté l’affaire à de nombreuses reprises devant la commission internationale du Mékong. Problème, la Chine ne se sent absolument pas liée par cette institution. Quand les organisations supranationales sont ignorées par l’un, elles perdent tout leur sens. Il ne reste donc plus au Cambodge qu’à espérer que le sujet pourra être réglé dans le cadre des relations bilatérales avec la Chine.