Selon une étude , la nature prend de moins en moins de place dans les livres d’images pour enfants primés au cours des dernières décennies. Une nouvelle qui fait craindre une rupture entre les nouvelles générations et la nature.
La nature déserte les livres pour enfants
Selon une étude , la nature prend de moins en moins de place dans les livres d’images pour enfants primés au cours des dernières décennies. Une nouvelle qui fait craindre une rupture entre les nouvelles générations et la nature.
Quels sont les livres qui s’accumulent sur les étagères des enfants? Des lectures classiques comme Le Vent dans les saules? Ou des contes modernes avec des personnages comme Bob le bricoleur?
Les représentations de la nature et du milieu urbain dans les livres d'images pour enfants
Le professeur J. Allen Williams Jr., de l'Université de Nebraska-Lincoln, et son équipe ont examiné tous les livres pour enfants ayant reçu la médaille Caldecott de l'American Library Association entre 1938 et 2008.
8 100 illustrations, tirées de 300 ouvrages ont été passées au peigne fin des chercheurs. Ces derniers y constatent une baisse constante des représentations de l'environnement naturel, comme la forêt ou la jungle. Les images de milieux urbains (écoles, maisons) y prennent une place croissante. Il en va de même pour les animaux: le monde sauvage perd de la place au profit des animaux domestiques.
De moins en moins de place pour la nature
Depuis les années 1930 et jusqu'à la fin des années 1960, les représentations de milieux naturels et urbains étaient répartis à peu près équitablement. C’est à partir des années 1970 que la part urbaine s'est imposée, au point que la nature a pratiquement disparu. Une évolution qui inquiète le Pr Williams:
Ce manque d'accroche avec la nature risque d'entraîner une compréhension moindre de ce milieu. Les nouvelles générations risque d'avoir une empathie plus faible face aux enjeux des espèces sauvages et aux problèmes environnementaux.
La part prépondérante des milieux urbains dans les illustrations n'est pas surprenante, étant donné que plus de personnes vivent maintenant en ville. Mais leur prévalence par rapport aux représentations des milieux naturels est, selon le chercheurs, disproportionnée. Si l'étude se limite aux gagnants du prix Caldecott, l'équipe rappelle que ces distinctions influent fortement sur les ventes de livres les parents, les écoles, les bibliothèques et donc sur les enfants.
Bien sûr, les enfants peuvent en apprendre sur le monde naturel à travers d'autres médias. Mais, selon les auteurs, ils ne sont pas assez socialisée et avancés pour comprendre et apprécier la nature et la manière dont l’humain doit la considérer. La littérature jeunesse et les albums à images visent à familiariser l’enfant avec l’écrit, à le distraire, à stimuler son imagination, mais surtout à l’accompagner dans la découverte du monde, du corps et des émotions, des relations familiales et avec autrui, à encourager l’apprentissage de valeurs. En un mot, ces livres servent à favoriser la socialisation et l’assimilation de normes sur le monde environnant.