La National Ecosystem Assessment (NEA, Évaluation de l’écosystème national) affirme que la nature cache bien des trésors pour l’économie du pays. La flore et la faune britanniques représenteraient en effet des milliards de livres sterling pour l’économie britannique.
La nature a un prix!
La National Ecosystem Assessment (NEA, Évaluation de l’écosystème national), dans un rapport commandité par le gouvernement britannique, affirme que la nature cache bien des trésors pour l’économie du pays. Les parcs, les lacs, les forêts et la faune britanniques représenteraient en effet des milliards de livres sterling pour l’économie britannique.
La nature, valeur ignorée de l'économie
Nous avons besoin de la nature pour vivre car elle nous fournit des choses fondamentales comme de la nourriture, de l’eau et de l’air propre. Mais nous n’apprécions pas forcément à leur juste valeur les avantages qu’elle a sur la culture et la santé, car nous en bénéficions gratuitement
, indique la Secrétaire à l’environnement Caroline Spelman.
En effet, les avantages économiques de la nature se voient clairement dans la production alimentaire qui dépend des organismes tels que les microbes, les vers de terre et les insectes pollinisateurs. Et si leur santé venait à se dégrader, comme c’est le cas pour les abeilles britanniques, les fermiers devraient alors produire moins d’aliments ou dépenser plus pour produire la même quantité. Ceci a de toute façon un effet sur l’économie.
La nature en danger, un risque pour l’économie
Dans les années 1940, le gouvernement a lancé une grande campagne à l’échelle nationale pour accroître la production de produits alimentaires et d’autres produits comme le bois. Bien que cette campagne fût couronnée de succès, la NEA estime que le pays a payé le prix fort. L’Angleterre, par exemple, compte le plus petit pourcentage de couvert forestier d’Europe alors que les stocks de poissons présentent un niveau loin d’être optimal.
Le rapport estime que le problème vient du fait que seuls les produits matériels, comme la nourriture, ont un prix sur le marché. Et pourtant, en calculant la valeur de facteurs moins tangibles, tels que la propreté de l’air et de l’eau, ou encore les défenses naturelles contre les inondations, il est possible de retrouver un certain équilibre.
Le directeur de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), Martin Harper, est satisfait des conclusions du rapport.
Traditionnellement, la croissance économique se base sur le PIB mais en fait, nous serions tellement plus riches et heureux si nous tenions compte de la véritable valeur de la nature. Il est bien entendu impossible de mettre un prix sur toutes les choses que nous offre la nature, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer l’importance qu’elle représente dans la croissance économique.
La nature, contributrice à l'économie du pays
Dans ce sens, la NEA inclut pratiquement toutes les contributions économiques de huit types de paysages, comme les zones boisées, le littoral et les zones urbaines. Il juge également que les insectes pollinisateurs représenteraient 430 millions £ (480 M€) pour l’économie, et les terres inondées intérieures 1,5 milliard £ (1,68 MM€) car elles sont en mesure de produire de l’eau propre.
D’autres aspects de l’évaluation sont moins précis car les coûts et avantages sont plus difficiles à quantifier et peuvent changer au fil du temps.
Les espaces verts urbains, par exemple, sont extrêmement importants. Ils influencent les prix des habitations et notre bien-être mental
, explique Bob Watson, conseiller scientifique principal du Département de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra) et co-directeur de la NEA.
Le rapport complet de 2.000 pages comprend une multitude de chiffres que le gouvernement britannique devrait utiliser dans son prochain livre blanc sur l’environnement et d’autres projets visant à réformer la planification urbaine et rurale du pays.
Ce n’est pas la première fois qu’un rapport évalue la valeur économique de différents facteurs naturels, tels que les forêts ou la pêche. L’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire et l’Économie des écosystèmes et de la biodiversité, deux études internationales, ont déjà donné un aperçu plus large des coûts et avantages de l’environnement sur la société. Mais le Royaume-Uni est la première nation à produire une évaluation aussi détaillée.