Prostituées ou pas, les femmes défendront le 6 avril prochain leur droit à vivre et à s’habiller comme elles l’entendent, sans devoir subir les violences masculines. Né au Toronto en 2011, le mouvement s’étend ville après ville et connaît un vif succès en Amérique latine.
La « Marche des salopes » revient en Amérique du Sud
Prostituées ou pas, les femmes défendront le 6 avril prochain leur droit à vivre et à s’habiller comme elles l’entendent, sans devoir subir les violences masculines. Né au Toronto en 2011, le mouvement s’étend ville après ville et connaît un vif succès en Amérique latine.
La Marcha de las putas veut en finir avec les idées reçues
Une tenue sexy est-elle une incitation au viol ? Les prostituées victimes de violences doivent-elles s’en prendre avant tout à elles-mêmes ? En organisant la Marcha de la Putas pour la deuxième année consécutive en Colombie, Mar Candela tente de répondre une fois pour toute à des questions qui n’ont plus lieu d’être.
Depuis 14 ans, cette activiste se bat pour les droits des femmes et a même installé chez elle une ligne téléphonique d’urgence destinée aux personnes en détresse recherchant une aide psychologique.
Halte aux « féminicides »
Bouleversée par la mort d’une jeune toxicomane victime de viols répétés qui s’était adressée à elle peu avant de disparaître, Mar Candela décide un beau jour que la hotline et le travail de sensibilisation sur la toile ne sont pas suffisants. Elle passe alors à la vitesse supérieure en suivant l’exemple canadien de la « Marche des salopes ». Organisée pour la première fois à Toronto en 2011, cette manifestation fait suite aux propos d’un policier invitant les étudiantes à ne pas « s’habiller comme des traînées » pour éviter de se faire violer.
Cette année, des photos chocs invitent les Colombiennes à défiler pour réclamer une évolution des mentalités et la fin des clichés qui justifient encore les violences machistes.
« Toutes les quatre minutes, une femme est victime de violences […] Plus de 100 femmes ont peut-être été tuées aujourd’hui […] Il ne s’agit pas de meurtres mais de féminicides », s’indigne l’activiste.
« Pute ou pas, aucune femme ne mérite la violence »
En deux ans, Mar Candela a réussi à étendre son combat en direction des communautés autochtones. Selon elle, pour les acteurs du conflit armé qui ensanglante le pays depuis près de 50 ans, les femmes indigènes ne sont ni plus ni moins que les putas de la selva (les « putes de la jungle »).
Ce mot, PUTAS, est devenu le sigle de la manifestation : Pour Une Transformation Authentique Sociale, et Mar Candela refuse que le qualificatif excuse les comportements inappropriés des hommes :
« Nous voulons provoquer la société afin qu’elle prenne conscience que pute ou pas, aucune femme ne mérite de subir la violence. »