Le gouvernement kényan s’efforce de réduire la prostitution de mineures. Dans les stations balnéaires, en particulier, une majorité de prostituées sont des adolescentes qui imaginent qu’elles tiennent là la solution à leur pauvreté et leur clé vers une vie plus glamour.
La lutte contre la prostitution infantile doit s’intensifier
Le gouvernement kényan s’efforce de réduire la prostitution de mineures. Dans les stations balnéaires, en particulier, une majorité de prostituées sont des adolescentes qui imaginent qu’elles tiennent là la solution à leur pauvreté et leur clé vers une vie plus glamour.
Une situation alarmante
Selon Grace Odembo, de l’ONG Solidarity with Women in Distress ( SOLWODI), beaucoup de ces filles sont peu éduquées et ne font pas attention aux dangers du SIDA. De plus selon Odembo,
Les enfants qui trainent sur les plages en cherchant des hommes blancs et même celles qui se contentent de vendre des souvenirs tombent dans les griffes de jeunes entremetteurs qui leur promettent de les présenter à de riches et charmants prétendants. Au lieu de cela, ils les jettent dans les bras de satyres.
Ces intermédiaires reçoivent de belles commissions, ce qui les encourage à continuer. SOLWODI conseille les adolescentes et offre des micro-prêts qui sont loin hélas d’égaler l’argent qu’elles gagnent avec les touristes riches. Pour Odembo, le gouvernement doit protéger ses jeunes :
Il faut créer des espaces d’accueil dans la région, et se demander pourquoi une enfant traine sur la plage au lieu d’être à l’école.
Des mesures peu efficaces
Pour le Ministre du tourisme Najib Balala, il est important de laver le littoral de son image de paradis pédophile.
Cette étiquette embarrassante doit être combattue. De nombreux touristes et investisseurs sérieux s’éloignent du Kenya car ils le perçoivent comme une destination pour le tourisme sexuel.
Le Ministère du tourisme a pour sa part commencé à retirer les licences d’exploitation aux hôtels qui permettaient aux touristes de monter avec une enfant.
En 2004, le Kenya a voté un "Code de conduite pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle dans le tourisme". Mais ce code n’empêche pas la présence des pédophiles. Selon une étude de 2006 du gouvernement et de l’UNICEF, au moins 30% des jeunes filles travaillant dans les stations balnéaires de Diani, Kilifi, Malindi et Mombasa exerçaient parfois un travail lié au sexe. Plus de 10% commençaient avant l’âge de 12 ans. Et un bon tiers des relations sexuelles entre enfants et touristes se faisaient sans préservatif.
La misère est le problème-clé
Les enfants se tournent vers la prostitution surtout à cause de leur misère. Les parents pauvres encouragent même leurs filles à se vendre afin de ramener de l’argent. Lorsque la justice s’en mêle, on voit souvent un parent se ranger du coté du client ou bien accepter de l’argent pour un règlement à l’amiable, hors du palais de justice.
Selon James Weru, de l’ONG Centre de développement du tourisme africain pro-pauvre, il faut absolument s’attaquer à la misère.
Le tourisme fournit l’une des plus grandes sources de revenus au pays, mais moins de 20% de cet argent parvient aux populations locales. Il faut mieux répartir les revenus. De plus, il faut sérieusement sévir en cas de non-respect du Code de conduite et forcer les gens à obéir. Nous devons aussi éduquer les vacanciers et filtrer leur arrivée. Beaucoup de gouvernements ont des listes de pédophiles qui n’ont pas le droit de pénétrer sur leur sol, pourquoi pas le Kenya ?