La loi de 2005 sur l’emploi rural en Inde est citée comme un exemple de réussite par le PNUE. Elle est aussi souvent critiquée malgré les exemples de succès apportés par le dispositif.
La loi nationale de l’emploi rural est-elle un réel succès ?
La loi de 2005 sur l'emploi rural en Inde est citée comme un exemple de réussite par le PNUE. Elle est aussi souvent critiquée malgré les exemples de succès apportés par le dispositif.
La loi
La loi nationale "Mahatma Gandhi" de garantie de l’emploi rural (LNGER), votée en 2005, est un dispositif de garantie de l’emploi pour les personnes non-qualifiées des campagnes. Elle assure au moins 100 jours de travail rémunérés au salaire minimum de 120 roupies (environ 1,74 euros). Ce dispositif permet de mobiliser du personnel rémunéré par la collectivité pour réaliser des projets d’intérêt général.
Les critiques sont nombreuses
Après la Journée mondiale de l’Environnement (5 juin 2012), la LNGER qui est citée parmi les exemples de réussites par le PNUE, fait parler d’elle...
Les experts sont de plus en plus nombreux à en critiquer son coût pour l’état : 400 milliards de roupies par an environ (5,8 milliards d’euros). Ce serait aussi un projet miné par la corruption. Les travailleurs ne recevraient pas pas l’intégralité de leur dû, qui serait détourné par des membres de l’administration. La plupart des chantiers entrepris dans le cadre de la LNGER serait de qualité déplorable, du fait de la non spécialisation des travailleurs. Non spécialisation dont ils se plaignent, puisque une fois leur mission achevée, les personnes ainsi aidées n’ont acquis aucune compétence qui leur permettrait de trouver une place à long terme sur le marché du travail.
Des effets positifs indirects
La LNGER compte aussi ses projets réussis. Dans le district de Lohardaga, dans l’état du Jharkhand, plus de 1 000 puits d’irrigation ont été creusés pendant l’année 2011. 2 000 puits supplémentaires sont planifiés pour 2012. Cet accès à l’eau n’a pas seulement donné du travail temporaire aux ouvriers recrutés dans le cadre de la LNGER. Il permet aussi de changer la vie des agriculteurs du pays. Mahli Oraon, du village de Rampur, est de ceux-là. Avant la construction d’un puits tout près de son petit lopin de terre, il ne pouvait rien cultiver d’autre que quelques acres de riz à la saison des pluies. Il explique:
« Désormais, avec le puits, je peux planter en dehors de la mousson : tomates, oignons, concombres et piments,… Comme toute la famille travaille la terre, cette année on a gagné grâce à l’accès à l’eau environ 20 000 roupies de plus qu’auparavant (290 euros). De quoi vivre bien plus dignement ».
Malheureusement, le dispositif mis en exergue pour la Journée mondiale de l’Environnement aura besoin de beaucoup d’exemples de ce type pour se sortir de la critique dont il fait l’objet.