Premièrement, ce morceau de viande à l’aspect ordinaire, vous semble-t-il être constitué de viande animale ? Deuxièmement, connaissez-vous l’empreinte environnementale de la consommation de viande dans le monde ? Troisièmement, si vous êtes un adepte de viande, un végétarien invétéré ou aucun des deux, connaissez-vous au moins le concept de boucherie végétarienne ?
La Boucherie Végétarienne, la nourriture du futur ?
Premièrement, ce morceau de viande à l’aspect ordinaire, vous semble-t-il être constitué de viande animale ? Deuxièmement, connaissez-vous l’empreinte environnementale de la consommation de viande dans le monde ? Troisièmement, si vous êtes un adepte de viande, un végétarien invétéré ou aucun des deux, connaissez-vous au moins le concept de boucherie végétarienne ?
Partons à la découverte de ce concept culinaire encore méconnu en France
La Boucherie Végétarienne, concept né en Hollande et largement répandu dans les pays du Nord (Belgique, Finlande, Hollande et encore Allemagne) est à l’origine une idée trouvée par Jaap Korteweg (agriculteur biologique se consacrant exclusivement à la redéfinition de l’agriculture industrielle moderne).
C’est en collaboration avec un chef de cuisine reconnu que cette innovation culinaire voit le jour en 2010. Le principe est simple, le morceau de viande que nous vous avons présenté au début de l’article est tout simplement une viande végétarienne.
Alors comment une viande peut-elle être à la fois une viande et végétarienne?
Nous nous sommes également posé la question longuement … 🙂 Il s’agit d’un substitut de « viande » constitué non pas de matière animale mais de matière végétale et sa différence avec un simple tofu est apparemment sa consistance et son goût quasi-identique à la viande animale. Grâce à de nouvelles techniques développées par une université hollandaise, on peut reproduire les fibres de la viande en utilisant une machine qui met sous pression une pâte obtenue à partir de graines de soja. Certains de ces produits sont constitués également de lupin.
Le but est de réellement conserver les mêmes attributs de la viande que ce soit le goût, la texture et aussi les bienfaits mais sans utiliser de viandes animales.
Mais pourquoi cette innovation culinaire et pour qui ?
Réponse au « pourquoi ? » A cause de l’impact de l’agriculture industrielle de viande et de consommation de viande dans le monde.
En quelques chiffres voici l’accablant constat :
- Biodiversité : 83% du lait mondial produit par une seule race de vaches
- Climat : 30 % des émissions de gaz à effet de serre produites par l’élevage
- Terre : 40 % des céréales mondiales destinées à l’élevage
- Eau : 15 500 litres d’eau pour 1kg de bœuf
- Dernière inquiétude avec l’antibiorésistance : 100 000 tonnes d’antibiotiques par an pour les élevages chinois
L’élevage consomme en effet plus d’antibiotiques que l’humanité. Cette situation est une conséquence directe des conditions intensives d’élevage, plus exposées aux épidémies. Les antibiotiques sont aussi largement utilisés pour accélérer la croissance des animaux. A titre d’exemple, un porc qui reçoit des antibiotiques a besoin de 10 à 15% d’aliments en moins pour atteindre le même poids qu’un animal non dopé. Si l’Union européenne a interdit l’usage des antibiotiques comme facteur de croissance, leur consommation n’y a toujours pas baissé. Ailleurs, elle continue d’augmenter. A elle seule, la Chine administre à ses élevages 100 000 tonnes d’antibiotiques chaque année. (Source)
Le soja et le lupin consommeraient beaucoup moins en CO2 comme le montre le graphique suivant :
En effet, au-delà de la simple innovation culinaire, ce qui reste révolutionnaire dans ce concept est l’utilisation du soja qui est, dans l’agriculture industrielle traditionnelle, justement utilisé à hauteur de 90% pour nourrir les animaux d’élevage.
On peut appeler ça l’ironie de la situation ou encore le comble du sort mais notez qu’à l’échelle mondiale, le bétail et animaux destinés à l’élevage mangent beaucoup plus que l’humanité toute entière alors que ces bêtes vont finir tout simplement dans nos assiettes.
Un kilo de viande nécessite cinq à douze kilos de soja . Ainsi, quelqu’un qui consomme des protéines végétales utilise jusqu’à 10 fois moins de soja que quelqu’un qui consomme des protéines animales.
La boucherie végétarienne affirme qu’en théorie, ils seraient capables de nourrir jusqu’à 30 milliards de personnes avec leur zone agricole actuelle (culture de lupin et de soja) et que, par conséquent, il y aurait plus d’espace disponible pour la nature sur terre.
Les océans seraient également préservés puisque la boucherie propose une alternative à la surpêche avec par exemple, le thon sans « poisson ».
Réponse au « pour qui? »
Pour tout le monde, les végétariens bien entendu (à part si l’aspect « viande » dérange) et pour les incontestables « carnivores » adeptes de viande, puisque l’innovation est en partie faite pour les amateurs de viande qui souhaiteraient s’en passer sans se passer de son plaisir
Mais pour tout le monde, veut dire également que ce nouveau concept tend à réduire les inégalités mondiales au niveau de l’alimentation. En effet, la consommation de viande traditionnelle est totalement inégalitaire dans le monde entre les différents pays.