En mélangeant des granulés de bois au combustible des centrales thermiques à charbon, il est possible de diminuer leurs rejets de CO2 et de dioxyde de soufre. De quoi reverdir l’image d’un mode de production d’électricité qui reste indispensable, en dépit de la pollution qu’il entraîne.
La biomasse forestière rend les centrales à charbon plus vertes
En mélangeant des granulés de bois au combustible des centrales thermiques à charbon, il est possible de diminuer leurs rejets de CO2 et de dioxyde de soufre. De quoi reverdir l'image d'un mode de production d'électricité qui reste indispensable, en dépit de la pollution qu’il entraîne.
Malgré l'utilisation de technologies toujours plus efficaces visant à limiter leurs émissions atmosphériques, les centrales à charbon pâtissent d'une bien mauvaise réputation, notamment en raison de la libération massive de CO2 qu'elles provoquent. Une situation qui pourrait changer grâce à un projet de combustion mixte, dont l'objectif est de remplacer une partie du charbon utilisé par de la biomasse forestière.
L'initiative est menée conjointement par l'Université de Concepción (UdeC) et par l'entreprise de production d'électricité E-CL, en collaboration avec l’INCAR (l'Institut national du charbon espagnol). Pour Ximena García, directrice du projet, il est impératif d'améliorer les performances environnementales des centrales à charbon, dont on ne saurait se passer à l'heure actuelle. Le docteur en ingénierie à l’UdeC estime :
Le charbon joue un rôle prépondérant dans la production d'électricité, et cette tendance va se maintenir ou augmenter.
Un mix prometteur
Lancé en janvier dernier, le projet offre aux producteurs forestiers du Chili la possibilité de valoriser des sous-produits comme les branches et l’écorce, qui peuvent servir à fabriquer des granulés. Mélangés au charbon, ceux-ci permettent de diminuer de manière significative les émissions de CO2, de dioxyde de soufre et de cendres. On considère en effet que le bilan carbone de la biomasse est nul, puisque le CO2 libéré lors de sa combustion est équivalent à celui emmagasiné lors du développement des végétaux qui l’ont créé.
De plus, il semblerait que la combustion simultanée de charbon et de granulés soit plus efficace que celle de chacun de ces combustibles lorsqu'ils sont brûlés séparément. Les spécialistes devront désormais déterminer quelles sont les essences les plus appropriées et trouver les proportions idéales du mélange, de manière à optimiser le rendement des chaudières. Pour cela, une centrale pilote sera construite en 2012 sur le site de l’UdeC.
Si le coût final de la biomasse par rapport au charbon reste pour l'instant inconnu, on sait en revanche que l'empreinte carbone générée au cours de son transport depuis les régions de production reste inférieure à celle du charbon.
E-CL possède huit centrales à charbon dans le nord du pays et compte mettre en œuvre prochainement la combustion mixte dans deux d'entre elles, en incorporant dans un premier temps 10% de granulés de bois. L’entreprise signale que le procédé ne nécessite aucune modification des chaudières et espère pouvoir appliquer rapidement cette technologie à ses autres unités de production.