En conservant 47 millions de graines appartenant à quelque 85 espèces d’arbres différentes, les botanistes tentent de préserver la biodiversité andine. Grâce à ces réserves, les arbres autochtones repeuplent peu à peu la capitale équatorienne.
La Banque de graines de Quito, une arche de Noé végétale
En conservant 47 millions de graines appartenant à quelque 85 espèces d'arbres différentes, les botanistes tentent de préserver la biodiversité andine. Grâce à ces réserves, les arbres autochtones repeuplent peu à peu la capitale équatorienne.
Perchée à 2850 mètres au-dessus du niveau de la mer, Quito trône au beau milieu de la cordillère des Andes. Cette situation géographique exceptionnelle favorise cependant la pollution atmosphérique, que les autorités municipales espèrent enrayer grâce à un boisement important des parcs et des avenues de la ville. C'est ce projet qui a donné naissance à la Banque de graines de Quito, où sont conservées 47 millions de graines, constituant un véritable réservoir de biodiversité. Cet organisme gère également une pépinière et produit de jeunes arbres qui viennent peu à peu remplacer les espèces importées, mal adaptées à l'environnement équatorien.
Actuellement, la plupart des zones boisées de la capitale sont constituées presque exclusivement d’eucalyptus, un arbre originaire d'Océanie accusé de s'accaparer une part excessive des ressources hydriques du sous-sol. Les botanistes participant au projet parcourent les régions andines du pays pour rechercher les meilleures graines, et s'aventurent parfois jusque dans les provinces amazoniennes du Napo, pour y dénicher quelques espèces capables de s'adapter aux conditions climatiques de Quito. Les graines sont systématiquement récoltées sur des arbres éloignés de toute source de pollution et ayant grandi dans un environnement optimal afin de garantir leur qualité.
Sélection optimale
Avant de rejoindre la vénérable hacienda andine où la banque végétale a installé ses locaux, la fertilité de quelques échantillons est contrôlée grâce à un germoir : un dispositif semblable à un four simulant les conditions de croissance propices à leur développement. Traitées avec les plus grands soins, les semences seront alors stockées en respectant la luminosité et l’hygrométrie propres à chaque espèce, à une température voisine de 4° C. En fonction des besoins des services municipaux, elles sont ensuite transférées vers la pépinière, où elles donneront naissance aux arbres autochtones chargés de reconquérir les espaces verts de la ville.
La grande variété d'espèces conservées permet de choisir des essences parfaitement adaptées aux différents environnements de la ville, afin d'éviter par exemple que les branches et les racines n'endommagent les câbles électriques ou les trottoirs. La banque de graines de Quito a entamé un processus de certification auprès d’un organisme suisse, qui lui permettra bientôt de vendre des semences à l'étranger. Les espèces équatoriennes pourront ainsi contribuer au développement des espaces verts d’autres villes à travers le monde.