À quelques jours des Jeux Olympiques de Paris 2024, l’association Respire lance une alerte sur la qualité de l’air autour des sites sportifs. Son étude publiée mardi 16 juillet 2024 révèle des niveaux de pollution pour certains d'entre eux quatre fois supérieurs au seuil recommandé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Des niveaux de pollution parfois quatre fois supérieur au seuil recommandé par l'OMS
« Faire du sport en extérieur lorsqu’il y a de gros pics de pollution est dangereux pour la santé ! Or, cette réalité est encore trop méconnue par la population et nos dirigeants, qui continuent à construire de nouveaux complexes sportifs à proximité des gros axes routiers. Il faut inverser cette tendance et adopter de nouvelles règles plus protectrices de la santé ! » vilipende Tony Renucci, directeur de l’association Respire. Dans son étude, Respire révèle que la quasi-totalité des sites olympiques en Île-de-France dépassent les seuils de pollution recommandés.
La plupart d'entre eux ayant été construits aux abords de grands axes routiers, ces derniers sont presque tous classés en rouge par Respire. En tête de liste : le Stade de France (Saint-Denis) sur lequel l'association a enregistré une concentration de dioxyde d’azote (NO2) de 43,25 µg/m³, ce qui est quatre fois supérieur au seuil de 10 µg/m³ recommandé par l'OMS. Les terrains de tennis et le club de rugby dans les zones urbaines de Paris affichent également des niveaux de pollution alarmants. En revanche, des sites comme le golf et le VTT, situés en périphérie, montrent des niveaux de pollution moins élevés mais qui restent néanmoins préoccupants.
Une carte interactive pour suivre les niveaux de pollution
Les athlètes, en particulier ceux participant à des épreuves en plein air comme le marathon, le rugby, le football, le tennis, etc risquent donc d'être particulièrement exposés aux dangers de la pollution de l’air. Comme le souligne en effet l'association Respire « les sportifs inhalent 4 à 10 fois plus de polluants atmosphériques qu’au repos ». De fait, ces derniers risquent, en plus de voir leur santé être impactée, d'avoir leurs performances sportives réduites.
La pollution de l’air ne menace pas seulement les athlètes mais aussi les spectateurs. Les enfants et les personnes vulnérables sont particulièrement à risque. Tony Renucci, directeur général de Respire, insiste sur le fait que « la qualité de l’air autour des sites olympiques est préoccupante et constitue un risque majeur pour tous. » Celui-ci évoque même un « cocktail explosif de polluants, ce qui pourrait avoir des effets délétères sur la santé, surtout pour les enfants et les personnes vulnérables. » Les pics de pollution peuvent provoquer des crises d’asthme, des maladies cardiovasculaires et autres complications de santé. De fait, l'association a, en plus de son étude, publié une carte interactive qui permet à chacun de pouvoir connaître en temps réel le niveau de pollution des sites olympiques franciliens.