Au Kirghizstan, les femmes sont de plus en plus nombreuses à faire appel à des agences matrimoniales pour trouver des maris étrangers. Ils leur offrent la stabilité et un moyen de sortir de la pauvreté. La Corée du Sud a la cote…
Jeune femme kirghize cherche mari sud-coréen
Au Kirghizstan, les femmes sont de plus en plus nombreuses à faire appel à des agences matrimoniales pour trouver des maris étrangers qui leur offriront une stabilité et un moyen de sortir de la pauvreté. La Corée du Sud arrive en tête des pays pourvoyeurs d’époux.
Demandez à Aikyz Kojogeldieva pourquoi elle a épousé Jin Sang-Yoon, jamais il ne sera question d’amour. La jeune femme de 32 ans explique:
Je ne trouvais pas de mari, je devais me battre pour avoir de l’argent au quotidien.
En février dernier, elle a épousé Jin, venu expressément de Corée du Sud pour rencontrer l’âme sœur au Kirghizstan.
La Corée du Sud, refuge des femmes kirghizes
En cinq ans, la Corée du Sud est devenu le plus grand pourvoyeur d’époux (hors ex-URSS) des agences. Cherchant la stabilité et un moyen de sortir de la pauvreté, les femmes kirghizes sont de plus en plus nombreuses à faire appel à des agences matrimoniales. Eux attendent des épouses dévouées. Un millier de femmes kirghizes auraient quitté le pays pour la Corée du Sud depuis l’indépendance en 1991.
Enseignante à l’université, Mounara Kerimkoulova a épousé Park Chang-Soo, 49 ans, directeur d’école en Corée du Sud. Mounara ne parvenait pas à obtenir un emploi payé plus de 130 dollars par mois. Elle craignait en outre que sa famille ne lui désigne un mari, ce qui l’aurait obligée à abandonner sa carrière.
J’ai trouvé une façon d’échapper à ce type de mariage. Beaucoup pensent qu’il est impossible de tomber amoureux si vite, mais il est le genre d’homme que j’attendais.
Après sept mois dans cette agence, elle attend aujourd’hui son visa pour la Corée. Park, pour sa part, raconte qu’il était malheureux en amour et qu’on lui a conseillé les anciennes républiques soviétiques. Il a déjà dépensé 15 000 dollars pour ce mariage, partagés entre les frais d’agence, le voyage, diverses taxes, et 1 000 dollars de kalym, la dot payée aux parents de la mariée. L’épouse, quant à elle, ne paie que ses chaussures, comme le veut la tradition. Et elle doit avoir plus de 16 ans et passer un test de dépistage du sida.
Un moyen d'échapper à la vie kirghize
Télévision, presse écrite, médias en ligne relaient les annonces des agences matrimoniales. A la tête d’une de ces agences, Lubov Savchenko pense connaître les raisons de l'engouement pour les maris Sud-Coréens:
Les femmes tendent à considérer que les pays orientaux, comme le Japon et la Corée, sont plus stables que les pays occidentaux, et les hommes plus progressistes et entreprenants.
Le directeur d’une autre agence ajoute que si les femmes sont nombreuses à vouloir s’inscrire, peu connaissent la Corée du Sud. Qui plus est, certaines sont simplement à la recherche d’un visa et délaissent rapidement leur mari.
En novembre dernier, des parlementaires kirghizs ont essayé d’introduire une loi pour enrayer ce phénomène, sans succès. D’aucuns glissent que pour cela, il faudrait avant tout améliorer les conditions de vie au Kirghizstan.