Il est maintenant de notoriété publique que les abeilles sont menacées en France. Ces petits insectes sont essentiels pour la vie humaine car ce sont eux qui sont à l’origine de la pollinisation. Petit tour d’horizon sur ce qui est actuellement en place pour assurer leur survie.
La première transhumance solidaire
Revenons tout d’abord sur un événement qui a eu lieu en Ariège le 28 mars dernier. Bien qu’isolé, cet événement montre bien la mobilisation qui existe pour la survie des abeilles. Tout d’abord, rappelons que les apiculteurs ariégeois subissent depuis maintenant deux ans de fortes mortalités dans leurs essaims.
Pour répondre à cette mortalité, des apiculteurs sont venus des quatre coins du pays, avec leurs camions chargés de ruches pour participer à la transhumance de la solidarité. Ils se sont tous retrouvés à Fabas pour une action sans précédent ! Notons que la production de miel français en 2014 a baissé d’un tiers par rapport à ce qu’elle était en 2013, ce qui représente le niveau le plus bas jamais atteint depuis 20 ans. La France est en déficit d’abeilles mais l’Europe aussi à cause d’une surmortalité des colonies due à une dégradation de leur environnement et à l’utilisation de pesticides.
Environ deux millions d’abeilles ont été implantées sur ce champ de l’Ariège. Ce don émane d’apiculteurs de l’ensemble du pays. Ces essaims ont été remis en présence des conseillers régionaux et du député de Haute-Garonne, Gérard Bapt, co-auteur avec Delphine Batho, ancienne ministre de l’écologie du gouvernement Ayrault II, d’un amendement voté la semaine dernière interdisant le principal ennemi des abeilles : les néonicotinoïdes.
L’ennemi numéro disparaitra en 2016
Contre l’avis du gouvernement, l’Assemblée nationale vient de voter cet amendement interdisant à partir de 2016 les produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes. Ces insecticides sont extrêmement toxiques pour les abeilles et selon les agriculteurs ce sont eux qui sont à l’origine de l’effondrement de leurs essaims. Le gouvernement étant défavorable à cet amendement, le Sénat avait demandé un moratoire sur ces pesticides.
« Les molécules de néonicotinoïdes sont l’ennemi numéro un des abeilles, des études scientifiques l’on montré. On s’est rendu compte que plus leur utilisation augmentait, plus les problèmes apparaissaient. Il y a vingt-cinq ans, on travaillait avec 5 à 10% de pertes sur les colonies. Aujourd’hui, les pertes sont de l’ordre de 30 à 80% » nous explique Sébastien Pommier apiculteur professionnel et président de l’Agence régionale de développement agricole.
Nous avons du mal à comprendre les raisons qui ont motivées le gouvernement à donner un avis défavorable sur l’amendement Bapt-Batho. Mais nous pouvons saluer l’indépendance de l’Assemblée nationale qui a voté un texte qui était nécessaire pour la survie de nos abeilles. La route reste longue mais tout ne parait pas impossible.